Année 3, 8 novembre

Jérémie 51, 27-46

Élevez l’étendard dans le pays, sonnez de la trompette parmi les nations, préparez les nations contre elle, convoquez contre elle les royaumes d’Ararat, de Minni et d’Ashkenaz, établissez contre elle un capitaine, faites monter des chevaux comme des sauterelles hérissées ! Préparez contre elle les nations, les rois des Mèdes, leurs capitaines, et tous leurs chefs, et tout le pays de leur domination. Et la terre tremble et est en travail, car les desseins de l’Éternel contre Babylone s’accomplissent, pour réduire la terre de Babylone en désolation, de sorte qu’il n’y a pas d’habitant. Les hommes forts de Babylone ont cessé de combattre, ils sont assis dans les places fortes ; leur force est épuisée, ils sont comme des femmes ; on a mis le feu à leurs demeures, leurs barres sont brisées. Le coureur court à la rencontre du coureur, et le messager à la rencontre du messager, pour annoncer au roi de Babylone que sa ville est prise de bout en bout, et que les passages sont saisis, et que les étangs sont brûlés par le feu, et que les hommes de guerre sont épouvantés.

Car ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : La fille de Babylone est comme une aire au temps où on la foule ; encore un peu, et le temps de la moisson viendra pour elle.

Nebucadretsar, roi de Babylone, m’a dévorée, il m’a exterminée, il m’a laissée comme un vase vide ; comme un dragon, il m’a avalée, il a rempli son ventre de mes délices, il m’a chassée au loin. Que la violence qui m’est faite, et ma chair, soient sur Babylone, dira l’habitante de Sion ; et que mon sang soit sur les habitants de la Chaldée, dira Jérusalem. C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Voici, je prends en main ta cause, et j’exerce ta vengeance ; et je dessécherai sa mer, et je tarirai sa source ; et Babylone sera des monceaux [de ruines], un repaire de chacals, un sujet d’étonnement et de sifflement, de sorte qu’il n’y aura pas d’habitant. Ils rugiront ensemble comme de jeunes lions, ils gronderont comme les petits des lions. Quand ils seront échauffés, je préparerai leur breuvage, et je les enivrerai, afin qu’ils s’égayent, et qu’ils dorment d’un sommeil perpétuel et ne se réveillent plus, dit l’Éternel. Je les ferai descendre comme des agneaux à la tuerie, comme des béliers avec des boucs.

Comment a été prise Shéshac, et comment la louange de toute la terre a-t-elle été saisie ! Comment Babylone est-elle devenue un sujet d’étonnement parmi les nations ! La mer est montée sur Babylone ; elle a été couverte du tumulte de ses flots. Ses villes sont devenues une désolation, un pays sec et une lande aride, un pays où n’habite aucun homme et par où ne passe aucun fils d’homme. Et je punirai Bel à Babylone, et je ferai sortir de sa bouche ce qu’il a englouti, et les nations n’afflueront plus vers lui : la muraille aussi de Babylone est tombée. Sortez du milieu d’elle, mon peuple ! et sauvez chacun son âme de l’ardeur de la colère de l’Éternel, de peur que votre cœur ne mollisse, et que vous n’ayez peur du bruit qui s’entendra sur la terre ; car un bruit viendra une année, et après lui, un [autre] bruit une [autre] année, et il y aura violence sur la terre, dominateur contre dominateur.


Bien des expressions de ces chapitres sont reprises dans l’Apocalypse, à propos de la Babylone future. Celle-ci n’est plus une ville, mais un vaste système religieux, contrefaçon satanique de l’Église de Christ, qui prendra tout son essor après que cette dernière aura été enlevée. Dans ce déploiement de mal, l’appel divin se fait entendre à plusieurs reprises : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple » (chap. 50, 8 ; 51, 6, 45 ; Zach. 2, 7 ; Apoc. 18, 4). En effet, rester à Babylone après la condamnation prononcée par Dieu, c’est d’une part participer à ses péchés, et d’autre part s’exposer à partager ses plaies. Un ordre semblable est adressé aujourd’hui par le Seigneur à tous les siens, encore dispersés dans les différents milieux de la chrétienté professante : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2, 19). Mais, tout en constatant autour d’eux cette iniquité, certains croyants estiment devoir, malgré tout, rester dans un milieu reconnu mauvais ; ils espèrent, par leur bonne influence, contribuer à son amélioration. C’est se bercer d’une illusion, et en même temps s’estimer plus sage que Celui qui leur enjoint d’en sortir (2 Cor. 6, 14-18).