Année 3, 14 novembre

Les lamentations de Jérémie 2, 1-10

Comment, dans sa colère, le Seigneur a-t-il couvert d’un nuage la fille de Sion ! Il a jeté des cieux sur la terre la beauté d’Israël, et, au jour de sa colère, il ne s’est pas souvenu du marchepied de ses pieds.

Le Seigneur a englouti, sans épargner, toutes les habitations de Jacob ; il a renversé dans sa fureur les forteresses de la fille de Juda ; il a jeté par terre, il a profané le royaume et ses princes.

Il a retranché, dans l’ardeur de sa colère, toute la corne d’Israël ; il a retiré sa droite devant l’ennemi, et il a brûlé en Jacob comme un feu flamboyant qui dévore à l’entour.

Il a bandé son arc comme un ennemi ; il s’est tenu là avec sa droite comme un adversaire, et il a tué tout ce qui était agréable à l’œil dans la tente de la fille de Sion ; il a versé, comme un feu, sa fureur.

Le Seigneur a été comme un ennemi ; il a englouti Israël ; il a englouti tous ses palais, il a détruit ses forteresses, et il a multiplié chez la fille de Juda le gémissement et la plainte.

Il a saccagé sa clôture comme un jardin ; il a détruit le lieu de son assemblée. L’Éternel a fait oublier dans Sion jour solennel et sabbat ; et, dans l’indignation de sa colère, il a méprisé roi et sacrificateur.

Le Seigneur a rejeté son autel, il a répudié son sanctuaire ; il a livré en la main de l’ennemi les murs de ses palais ; on a poussé des cris dans la maison de l’Éternel comme au jour d’une fête solennelle.

L’Éternel s’est proposé de détruire la muraille de la fille de Sion ; il a étendu le cordeau, il n’a pas retiré sa main pour cesser de détruire ; et il fait mener deuil au rempart et à la muraille : ils languissent ensemble.

Ses portes sont enfoncées dans la terre ; il a détruit et brisé ses barres ; son roi et ses princes sont parmi les nations ; la loi n’est plus ; ses prophètes aussi ne trouvent pas de vision de la part de l’Éternel.

Les anciens de la fille de Sion sont assis par terre, ils gardent le silence ; ils ont mis de la poussière sur leur tête, ils se sont ceints de sacs ; les vierges de Jérusalem baissent leur tête vers la terre.


Au chapitre 1, les ennemis de Jérusalem étaient considérés comme responsables de ses malheurs. À partir de maintenant, tout ce qui est arrivé est vu comme l’œuvre du Seigneur, et de Lui seul. Sachons aussi reconnaître Celui qui nous discipline… quelquefois pour nous châtier, mais toujours pour nous bénir à la fin. Et, au lieu de nous arrêter aux moyens dont Dieu se sert dans ce but : soucis de santé, d’argent, contrariétés survenant dans notre travail…, au lieu de chercher seulement à en être soulagés le plus tôt possible, humilions-nous sous la puissante main de Dieu, et rejetons sur Lui tout notre souci, car Il a soin de nous (1 Pier. 5, 6, 7). — Jérusalem fait l’inventaire complet de son désastre. Son roi, ses sacrificateurs, ses prophètes, sont captifs ou massacrés, ses cultes solennels abolis, ses murailles ruinées. Rien n’a été épargné, pas même les choses les plus saintes : l’autel et le sanctuaire ont été souillés (chap. 1, 10), dévastés, et les objets précieux emportés à Babylone. Oui, jusqu’à l’arche elle-même, « marchepied de Ses pieds » (v. 1 ; Ps. 132, 7), avec la loi qui y était contenue (v. 9 ; 1 Rois 8, 9) ! Elle disparaît à jamais, preuve que Dieu rompait pour l’avenir toutes relations avec Son peuple coupable.