Année 3, 13 novembre

Les lamentations de Jérémie 1, 12-22

* N’est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin ? Contemplez, et voyez s’il est une douleur comme ma douleur qui m’est survenue, à moi que l’Éternel a affligée au jour de l’ardeur de sa colère.

D’en haut il a envoyé dans mes os un feu qui les a maîtrisés ; il a tendu un filet pour mes pieds, il m’a fait retourner en arrière ; il m’a mise dans la désolation, dans la langueur, tout le jour.

Le joug de mes transgressions est lié par sa main ; elles sont entrelacées, elles montent sur mon cou ; il a fait défaillir ma force ; le Seigneur m’a livrée en des mains d’où je ne puis me relever.

Le Seigneur a abattu tous mes hommes forts au milieu de moi ; il a convoqué contre moi une assemblée pour écraser mes jeunes gens. Le Seigneur a foulé comme au pressoir la vierge, fille de Juda.

À cause de ces choses je pleure ; mon œil, mon œil se fond en eau ; car il est loin de moi, le consolateur qui restaurerait mon âme. Mes fils sont péris, car l’ennemi a été le plus fort.

Sion étend ses mains, il n’y a personne qui la console. L’Éternel a commandé au sujet de Jacob que ses adversaires l’entourent ; Jérusalem est devenue au milieu d’eux une impureté.

* L’Éternel est juste ; car je me suis rebellée contre son commandement. Écoutez, je vous prie, vous tous les peuples, et voyez ma douleur : mes vierges et mes jeunes gens sont allés en captivité.

J’ai appelé mes amants : ils m’ont trompée. Mes sacrificateurs et mes anciens ont expiré dans la ville, alors qu’ils se sont cherché de la nourriture afin de restaurer leur âme.

Regarde, Éternel, car je suis dans la détresse ; mes entrailles sont agitées, mon cœur est bouleversé au-dedans de moi, car je me suis grièvement rebellée : au-dehors l’épée m’a privée d’enfants ; au-dedans, c’est comme la mort.

Ils m’ont entendue gémir : il n’y a personne qui me console ; tous mes ennemis ont appris mon malheur, ils se sont réjouis de ce que toi tu l’as fait. Tu feras venir le jour que tu as appelé, et ils seront comme moi.

Que toute leur iniquité vienne devant toi, et fais-leur comme tu m’as fait à cause de toutes mes transgressions ; car mes gémissements sont nombreux, et mon cœur est languissant.


« N’est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin ? », s’écrie Jérusalem du milieu de sa calamité (v. 12). Que de fois nous passons, insensibles, à côté de la souffrance d’autrui (v. 21) ! Que d’occasions précieuses nous perdons d’exprimer un peu de sympathie ! Demandons au Seigneur de nous donner des cœurs plus sensibles, mieux à même de comprendre les peines de ceux qui nous entourent, et de leur apporter, de la part de Dieu, une consolation véritable. — Comment ne pas penser à la croix, en présence de cette douleur sans égale, infligée par la colère de Dieu (v. 12) ? Mais Christ n’avait « rien fait qui ne se dût faire », alors que, par la bouche de Jérémie, Jérusalem reconnaît, comme le brigand, avoir pleinement mérité ce qui lui arrive (v. 18 ; Luc 23, 41). Il nous semble aussi voir la foule de « ceux qui passaient par là », devant le Sauveur crucifié (Matt. 27, 39). Il y avait, parmi ces passants — et il y a, encore aujourd’hui, en présence de la croix — des gens hostiles, des moqueurs, mais surtout des indifférents. C’est à eux que cette question s’adresse. Cher ami, ces souffrances de Jésus étaient pour votre salut. Est-ce qu’elles vous laissent insensible ? Est-ce que cela n’est rien pour vous ?