Année 3, 18 novembre

Les lamentations de Jérémie 3, 52-66 ; 4, 1-6

Ceux qui sont mes ennemis sans cause m’ont donné la chasse comme à l’oiseau. Ils m’ont ôté la vie dans une fosse, et ont jeté des pierres sur moi. Les eaux ont coulé par-dessus ma tête ; j’ai dit : Je suis retranché !

J’ai invoqué ton nom, ô Éternel ! de la fosse des abîmes. Tu as entendu ma voix ; ne cache point ton oreille à mon soupir, à mon cri. Tu t’es approché au jour que je t’ai invoqué ; tu as dit : Ne crains pas.

Seigneur, tu as pris en main la cause de mon âme, tu as racheté ma vie. Tu as vu, Éternel, le tort qu’on me fait ; juge ma cause. Tu as vu toute leur vengeance, toutes leurs machinations contre moi.

Tu as entendu leurs outrages, ô Éternel ! toutes leurs machinations contre moi, les lèvres de ceux qui s’élèvent contre moi, et ce qu’ils se proposent contre moi tout le jour. Regarde quand ils s’asseyent et quand ils se lèvent : je suis leur chanson.

Rends-leur une récompense, ô Éternel ! selon l’ouvrage de leurs mains. Donne-leur un cœur cuirassé ; ta malédiction soit sur eux ! Poursuis-les dans ta colère et détruis-les de dessous les cieux de l’Éternel.

* Comment l’or est-il devenu obscur, et l’or fin a-t-il été changé ! [Comment] les pierres du lieu saint sont-elles répandues au coin de toutes les rues !

Les fils de Sion, si précieux, estimés à l’égal de l’or fin, comment sont-ils réputés des vases de terre, ouvrage des mains d’un potier ?

Les chacals même présentent la mamelle, allaitent leurs petits ; la fille de mon peuple est devenue cruelle comme les autruches du désert.

La langue de celui qui tétait se colle par la soif à son palais ; les petits enfants demandent du pain, personne ne le rompt pour eux.

Ceux qui mangeaient des mets délicats sont là, périssant dans les rues ; ceux qui étaient élevés sur l’écarlate embrassent le fumier.

Et la peine de l’iniquité de la fille de mon peuple est plus grande que la peine du péché de Sodome qui fut renversée comme en un moment sans qu’on ait porté les mains sur elle.


Nous nous souvenons de l’horrible fosse dans laquelle Jérémie avait été jeté par ceux qui étaient « ses ennemis sans cause ». Elle a inspiré les versets 52 et suivants, et elle illustre les terreurs de la mort dans laquelle notre Sauveur, pour Sa part, est entré réellement (voir aussi Jon. 2, 3). — Mais les versets 55-58 peuvent être l’expérience de quiconque gémit sous le poids de ses péchés et vient à réaliser ce que le Seigneur a fait pour lui. — Le chapitre 4 met en contraste l’état actuel de Jérusalem avec ce qu’elle avait été précédemment. Au temps de sa prospérité, tout avait le plus brillant aspect. Les fils de Sion étaient estimés à l’égal de l’or fin. À l’égal seulement, remarquons-le, car lorsque l’épreuve a passé comme le feu de l’affineur, tout a été consumé, alors que l’or véritable y résiste victorieusement. Oui, il ne s’agissait, hélas ! que d’un éclat trompeur. Souvenons-nous-en, c’est toujours l’épreuve qui fait tomber les apparences, et manifeste le véritable état d’un cœur. La cruauté (v. 3), l’absence de toute piété (v. 4), l’égoïsme odieux conduisant aux actes les plus abominables (v. 10), voilà ce qui apparaît maintenant à nu chez ces habitants de Jérusalem. Dieu manifeste le fond de leur cœur, et le feu de Son jugement ne laisse rien subsister de leur fausse piété.