Année 3, 17 novembre

Les lamentations de Jérémie 3, 25-51

L’Éternel est bon pour ceux qui s’attendent à lui, pour l’âme qui le cherche. C’est une chose bonne qu’on attende, et dans le silence, le salut de l’Éternel. Il est bon à l’homme de porter le joug dans sa jeunesse :

Il est assis solitaire, et se tait, parce qu’il l’a pris sur lui ; il met sa bouche dans la poussière : peut-être y aura-t-il quelque espoir. Il présente la joue à celui qui le frappe, il est rassasié d’opprobres.

Car le Seigneur ne rejette pas pour toujours ; mais, s’il afflige, il a aussi compassion, selon la grandeur de ses bontés ; car ce n’est pas volontiers qu’il afflige et contriste les fils des hommes.

Qu’on écrase sous les pieds tous les prisonniers de la terre, qu’on fasse fléchir le droit d’un homme devant la face du Très-haut, qu’on fasse tort à un homme dans sa cause, le Seigneur ne le voit-il point ?

Qui est-ce qui dit une chose, et elle arrive, quand le Seigneur ne l’a point commandée ? N’est-ce pas de la bouche du Très-haut que viennent les maux et les biens ? Pourquoi un homme vivant se plaindrait-il, un homme, à cause de la peine de ses péchés ?

Recherchons nos voies, et scrutons-les, et retournons jusqu’à l’Éternel. Élevons nos cœurs avec nos mains vers *Dieu dans les cieux. Nous avons désobéi et nous avons été rebelles ; tu n’as pas pardonné.

Tu t’es enveloppé de colère et tu nous as poursuivis ; tu as tué, tu n’as point épargné. Tu t’es enveloppé d’un nuage, de manière à ce que la prière ne passât point. Tu nous as faits la balayure et le rebut au milieu des peuples.

Tous nos ennemis ont ouvert la bouche sur nous. La frayeur et la fosse sont venues sur nous, la destruction et la ruine. Des ruisseaux d’eau coulent de mes yeux à cause de la ruine de la fille de mon peuple.

Mon œil se fond en eau, il ne cesse pas et n’a point de relâche, jusqu’à ce que l’Éternel regarde et voie des cieux. Mon œil afflige mon âme à cause de toutes les filles de ma ville.


Pour que l’épreuve ne nous conduise jamais à douter de l’amour de Dieu, le prophète s’empresse maintenant d’ajouter que « ce n’est pas volontiers qu’Il afflige et contriste les fils des hommes » (v. 33). À plus forte raison ceux qui sont Ses rachetés ! 1 Pierre 1, 6 confirme qu’Il ne le fait que « pour un peu de temps », et seulement « si cela est nécessaire ». Or l’épreuve est souvent nécessaire pour briser notre volonté propre, quand nous l’avons laissée se développer. Voilà pourquoi il est bon à l’homme « de porter le joug dans sa jeunesse » (v. 27). S’appliquer à l’obéissance quand on est encore un enfant, apprendre la soumission dans la maison paternelle, c’est se préparer à accepter ensuite toute sa vie l’autorité du Seigneur. — L’épreuve est souvent aussi, pour nous, l’occasion d’un retour sur nous-mêmes : « Recherchons nos voies et scrutons-les… » (v. 40). Nous pourrons ainsi reconnaître, avec l’auteur du psaume 119 : « Il est bon pour moi que j’aie été affligé » (v. 71). — « Tu nous as faits la balayure et le rebut au milieu des peuples » (v. 45). Paul reprendra la même comparaison, mais non pour s’en plaindre (1 Cor. 4, 13). Le service de l’évangile et l’amour des saints lui permettaient d’accepter volontiers cette condition.