Année 3, 20 novembre

Les lamentations de Jérémie 5, 1-22

Souviens-toi, ô Éternel ! de ce qui nous est arrivé. Regarde, et vois notre opprobre.

Notre héritage est dévolu à des étrangers, nos maisons, à des forains.

Nous sommes des orphelins, sans père ; nos mères sont comme des veuves.

Nous buvons notre eau à prix d’argent ; notre bois nous vient par achat.

Ceux qui nous poursuivent sont sur notre cou ; nous nous fatiguons, pas de repos pour nous !

Nous avons tendu la main vers l’Égypte, vers l’Assyrie, pour être rassasiés de pain.

Nos pères ont péché, ils ne sont plus, et nous portons la peine de leurs iniquités.

Des serviteurs dominent sur nous ; personne ne nous délivre de leur main.

Nous recueillons notre pain au [péril de] notre vie, à cause de l’épée du désert.

Notre peau brûle comme un four, à cause de l’ardeur de la faim.

Ils ont humilié les femmes dans Sion, les vierges dans les villes de Juda.

Des princes ont été pendus par leur main ; la personne des vieillards n’a pas été honorée.

Les jeunes gens ont porté les meules, et les jeunes garçons ont trébuché sous le bois.

Les vieillards ne sont plus assis dans la porte, les jeunes gens n’[y] chantent plus.

Notre cœur a cessé de se réjouir ; notre danse est changée en deuil.

La couronne de notre tête est tombée. Malheur à nous, car nous avons péché.

À cause de cela notre cœur est abattu ; à cause de ces choses nos yeux sont obscurcis,

À cause de la montagne de Sion qui est désolée : les renards s’y promènent.

* Toi, ô Éternel ! tu demeures à toujours, ton trône est de génération en génération.

Pourquoi nous oublies-tu à jamais, nous abandonnes-tu pour de longs jours ?

Fais-nous revenir à toi, ô Éternel ! et nous reviendrons ; renouvelle nos jours comme [ils étaient] autrefois !

Ou bien, nous aurais-tu entièrement rejetés ? Serais-tu extrêmement courroucé contre nous ?


Dans une dernière complainte, le « résidu » du peuple fait la triste et humiliante description de son état, sans rien cacher. Non seulement leurs pères (v. 7), mais eux-mêmes, ont péché et en portent la peine (v. 16). C’est à ce point que doit en arriver aussi bien un inconverti, que le croyant qui s’est laissé surprendre par une faute. Nous connaissons tous par expérience, il faut l’espérer, ce pénible travail de Dieu dans notre conscience, auquel notre orgueil fait trop souvent obstacle ! Mais, à la différence des affligés de ce chapitre (v. 22), au moment où nous confessons nos péchés, nous savons que Dieu nous a déjà pardonné, en vertu de l’œuvre de Christ. — Ces versets toutefois, comme d’ailleurs tout le livre, placent spécialement devant nous le côté du péché collectif. Et nous pensons au mal qui a aussi envahi l’Église comme un levain, à la mondanité, à la ruine qui en est résultée, et dont les effets moraux sont aussi lamentables que le tableau de ce chapitre. Ah ! si nous avons le souci de la gloire du Seigneur, nous ne pourrons pas rester indifférents à un si désolant état de choses. Qu’il nous soit donné des cœurs véritablement humiliés, mais aussi confiants en un Dieu qui, Lui, ne change jamais (v. 19).