Année 3, 10 décembre

Marc 8, 22-38

Et il vient à Bethsaïda ; et on lui amène un aveugle, et on le prie pour qu’il le touche. Et ayant pris la main de l’aveugle, il le mena hors de la bourgade ; et lui ayant craché sur les yeux, il posa les mains sur lui et lui demanda s’il voyait quelque chose. Et ayant regardé, [l’homme] dit : Je vois des hommes, car je vois comme des arbres qui marchent. Puis Jésus lui mit encore les mains sur les yeux et le fit regarder ; et il fut rétabli, et voyait tout clairement. Et il le renvoya dans sa maison, disant : N’entre pas dans la bourgade, et ne le dis à personne dans la bourgade.

Et Jésus s’en alla, et ses disciples, aux villages de Césarée de Philippe ; et chemin faisant, il interrogea ses disciples, leur disant : Qui disent les hommes que je suis ? Et ils répondirent : Jean le baptiseur ; et d’autres : Élie ; et d’autres : L’un des prophètes. Et il leur demanda : Et vous, qui dites-vous que je suis ? Et Pierre, répondant, lui dit : Tu es le Christ. Et il leur défendit expressément de dire cela de lui à personne. Et il commença à les enseigner : Il faut que le fils de l’homme souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite après trois jours. Et il tenait ce discours ouvertement. Et Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre. Mais lui, se retournant et regardant ses disciples, reprit Pierre, disant : Va arrière de moi, Satan, car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes. Et ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit : Quiconque veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive : car quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; et quiconque perdra sa propre vie pour l’amour de moi et de l’évangile la sauvera. Car que profitera-t-il à un homme s’il gagne le monde entier, et qu’il fasse la perte de son âme ; ou que donnera un homme en échange de son âme ? Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles parmi cette génération adultère et pécheresse, le fils de l’homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges.


À Bethsaïda, cette ville dont le Seigneur souligne spécialement l’incrédulité (Matt. 11, 21), Il accomplit encore un miracle en faveur d’un pauvre aveugle. Une double intervention est nécessaire pour le guérir ; et de même, c’est quelquefois progressivement que nous venons à la lumière de Dieu (Ps. 138, 8 ; Phil. 1, 6). — Après cela, Jésus interroge Ses disciples sur les opinions qui ont cours à Son sujet. Puis Il leur pose la question directe et capitale : Qui suis-je pour vous ? Oui, quelles que soient les pensées des autres hommes au sujet du Seigneur Jésus, je dois avoir de Lui une appréciation personnelle. Mais celle-ci n’est que le point de départ du chemin dans lequel Il m’invite à Le suivre : celui du renoncement à moi-même, et de la croix où je suis mort avec Lui. Certaines personnes éprouvées parlent de la croix qu’elles ont à porter, ou du « calvaire » qu’il leur faut accepter avec résignation. Mais ce n’est pas ce que le Seigneur veut dire ici. Il demande à chaque croyant de prendre volontiers le fardeau d’opprobre et de souffrance que le monde ne manque pas de lui présenter, s’il est fidèle (Gal. 6, 14). « Pour l’amour de moi », spécifie le Seigneur Jésus, car tel est le grand secret qui permet au chrétien d’accepter la mort au monde et à lui-même (v. 35 ; Rom. 8, 36).