Année 3, 26 décembre

Marc 14, 32-54

Et ils viennent en un lieu dont le nom était Gethsémané. Et il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici, jusqu’à ce que j’aie prié. Et il prend avec lui Pierre et Jacques et Jean ; et il commença à être saisi d’effroi et fort angoissé. Et il leur dit : Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort ; demeurez ici et veillez. Et s’en allant un peu plus avant, il se jeta contre terre, et il priait que, s’il était possible, l’heure passât loin de lui. Et il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; fais passer cette coupe loin de moi ; toutefois non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! Et il vient, et les trouve dormant ; et il dit à Pierre : Simon, tu dors ? Tu n’as pu veiller une heure ? Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible. Et il s’en alla de nouveau, et il pria, disant les mêmes paroles. Et s’en étant retourné, il les trouva de nouveau dormant (car leurs yeux étaient appesantis) ; et ils ne savaient que lui répondre. Et il vient pour la troisième fois et leur dit : Dormez dorénavant et reposez-vous ; il suffit, l’heure est venue ; voici, le fils de l’homme est livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’est approché.

Et aussitôt, comme il parlait encore, Judas, l’un des douze, se trouve là, et avec lui une grande foule avec des épées et des bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des scribes et des anciens. Et celui qui le livrait leur avait donné un signe, disant : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le, et emmenez-le sûrement. Et quand il fut venu, aussitôt s’approchant de lui, il dit : Rabbi, Rabbi ! et il le baisa avec empressement. Et ils mirent les mains sur lui et se saisirent de lui. Et l’un de ceux qui étaient là présents, ayant tiré l’épée, frappa l’esclave du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille. Et Jésus, répondant, leur dit : Êtes-vous sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre ? J’étais tous les jours avec vous, enseignant dans le temple, et vous ne vous êtes pas saisis de moi ; mais c’est afin que les écritures soient accomplies. Et tous le laissèrent et s’enfuirent. Et un certain jeune homme le suivit, enveloppé d’une toile de fin lin sur le corps nu ; et ils le saisissent ; et, abandonnant la toile de fin lin, il leur échappa tout nu.

Et ils amenèrent Jésus au souverain sacrificateur ; et tous les principaux sacrificateurs et les anciens et les scribes s’assemblent auprès de lui. Et Pierre le suivit de loin, jusque dans l’intérieur du palais du souverain sacrificateur, et il s’assit avec les huissiers, et se chauffait près du feu.


Il appartient maintenant à Celui qui a pris la forme d’esclave, de montrer jusqu’où ira Son obéissance. Sera-ce jusqu’à la mort ;… la mort même de la croix (Phil. 2, 7, 8) ? Satan met tout en œuvre pour faire sortir Jésus du chemin de Sa perfection. Dans cette lutte décisive, son arme, c’est l’accablement du cœur du Seigneur, qui mesure toute l’horreur de la coupe de la colère de Dieu contre le péché. L’arme de Jésus, c’est Sa dépendance. Un nom, que nous ne L’entendons employer qu’ici, traduit l’intimité la plus profonde, dans un tel moment : « Abba Père », s’écrie-t-Il, dans la conscience que cette parfaite communion devra s’interrompre, quand Il portera le péché. Mais précisément, Son amour sans réserve pour le Père entraîne une obéissance sans réserve. « Non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux toi » ! — En présence d’un tel combat, combien le sommeil des disciples est coupable. Peu de temps avant, leur Maître les a exhortés à veiller et à prier (chap. 13, 33). Il le leur demande encore instamment à trois reprises. En vain ; mais Lui est prêt. Voici le traître qui s’avance avec ceux qui viennent Le prendre. Alors tous L’abandonnent et s’enfuient, y compris finalement ce jeune homme enveloppé d’une toile de fin lin : image de la profession chrétienne, qui ne résiste pas à l’épreuve.