Année 3, 29 décembre

Marc 15, 22-41

Et ils le mènent au lieu [appelé] Golgotha, ce qui, interprété, est : lieu du crâne. Et ils lui donnèrent à boire du vin mixtionné de myrrhe ; mais il ne le prit pas. Et l’ayant crucifié, ils partagent ses vêtements, en tirant au sort [pour savoir] ce que chacun en prendrait. Et c’était la troisième heure, et ils le crucifièrent. Et l’écriteau concernant le sujet de son accusation portait écrit : Le roi des Juifs. Et, avec lui, ils crucifient deux brigands, un à sa droite, et un à sa gauche. [Et l’écriture fut accomplie, qui dit : « Et il a été compté parmi les iniques »].

Et ceux qui passaient par là, l’injuriaient, hochant la tête et disant : Hé ! toi qui détruis le temple et qui le bâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, et descends de la croix ! Pareillement aussi les principaux sacrificateurs, se moquant entre eux avec les scribes, disaient : Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! Ceux aussi qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.

Et quand la sixième heure fut venue, il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant : Éloï, Éloï, lama sabachthani ? ce qui, interprété, est : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Et quelques-uns de ceux qui étaient là présents, ayant entendu cela, disaient : Voici, il appelle Élie. Et l’un d’eux courut, et ayant rempli une éponge de vinaigre et l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui donna à boire, disant : Laissez, voyons si Élie vient pour le faire descendre.

Et Jésus, ayant jeté un grand cri, expira. Et le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. Et le centurion qui était là vis-à-vis de lui, voyant qu’il avait expiré en criant ainsi, dit : Certainement, cet homme était Fils de Dieu. Et il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin, entre lesquelles étaient aussi Marie de Magdala, et Marie, la mère de Jacques le mineur et de Joses, et Salomé, qui, lorsqu’il était en Galilée, l’avaient suivi et l’avaient servi, et plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem.


L’homme accomplit le plus grand forfait de tous les temps. Il crucifie le Fils de Dieu, et ne Lui épargne aucune forme de souffrance et d’humiliation. Le Sauveur est sur le bois d’infamie, où le retient Son amour pour le Père et pour les hommes. « Compté parmi les iniques », comme l’annonçaient les Écritures (v. 28 ; És. 53, 12), Il connaît en outre, sur cette croix, toutes sortes d’insultes et de provocations. Le monde Le rejette, se condamnant ainsi lui-même ; mais voici que le ciel se ferme aussi, comme l’exprime le cri de Son indicible détresse : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (voir Amos 8, 9, 10). Le ciel est fermé pour Lui, afin qu’il puisse s’ouvrir pour nous. Car c’est pour amener « plusieurs fils à la gloire », que le chef de notre salut a été consommé par des souffrances (Héb. 2, 10). Cette page de la sainte Écriture, sur laquelle notre foi se fonde avec adoration, constitue le document incontestable qui nous garantit l’accès du ciel de gloire ; accès dont un signe est donné par le voile qui s’est déchiré. Et le grand cri du Sauveur expirant est la preuve qu’Il laisse Sa vie de Lui-même, en pleine possession de Sa force. C’est le dernier acte d’obéissance de Celui qui était venu ici-bas pour servir, souffrir et mourir, donnant Sa vie précieuse en rançon pour plusieurs (chap. 10, 45).