Année 4, 12 février

Psaume 77

Au chef de musique. Sur Jeduthun. D’Asaph. Psaume.

Ma voix s’adresse à Dieu, et je crierai ; ma voix s’adresse à Dieu, et il m’écoutera.

Au jour de ma détresse j’ai cherché le Seigneur ; ma main était étendue durant la nuit et ne se lassait point ; mon âme refusait d’être consolée.

Je me souvenais de Dieu, et j’étais agité ; je me lamentais, et mon esprit défaillait. Sélah.

* Tu tiens ouvertes mes paupières ; je suis inquiet, et je ne parle pas.

Je pense aux jours d’autrefois, aux années des siècles passés.

Je me souviens, de nuit, de mon cantique ; je médite en mon cœur, et mon esprit cherche diligemment.

Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours ? et ne montrera-t-il plus sa faveur ?

Sa bonté a-t-elle cessé pour toujours ? Sa parole a-t-elle pris fin de génération en génération ?

*Dieu a-t-il oublié d’user de grâce ? A-t-il enfermé ses miséricordes dans la colère ? Sélah.

Et je dis : C’est ici mon infirmité ; — [je me souviendrai des] années de la droite du Très-haut,

Je me souviendrai des œuvres de Jah ; car je me souviendrai de tes merveilles d’autrefois,

Et je penserai à toute ton œuvre, et je méditerai tes actes.

* Ô Dieu ! ta voie est dans le lieu saint. Où y a-t-il un *dieu grand comme Dieu ?

Toi, tu es le *Dieu qui fais des merveilles ; tu as fait connaître ta puissance parmi les peuples.

Tu as racheté par [ton] bras ton peuple, les fils de Jacob et de Joseph. Sélah.

Les eaux t’ont vu, ô Dieu ! les eaux t’ont vu, elles ont tremblé ; les abîmes aussi se sont émus.

Les nuées ont versé des eaux, les nuages ont fait retentir une voix, et tes flèches se sont promenées.

La voix de ton tonnerre était dans le tourbillon, les éclairs ont illuminé le monde ; la terre en a été émue et a tremblé.

Ta voie est dans la mer, et tes sentiers dans les grandes eaux ; et tes traces ne sont pas connues.

Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, par la main de Moïse et d’Aaron.


Comme le psaume 73, celui-ci se divise en deux parties : une première qui nous expose l’amertume d’esprit du psalmiste, une seconde qui nous le montre comprenant la voie de Dieu qui est « dans le lieu saint » (v. 13 ; comp. Ps. 73, 17). Cette fois, ce n’est pas la prospérité des méchants qui le tourmente, mais le regret des bénédictions du passé : « Je pense aux jours d’autrefois… Sa bonté a-t-elle cessé ? » (v. 5, 8). Une épreuve est, hélas ! souvent l’occasion de semblables murmures et de vains retours en arrière. Et on juge l’amour du Seigneur en fonction des circonstances qu’Il permet pour nous. S’Il a cessé de montrer Sa faveur (v. 7), nous nous mettons à douter de Lui. Eh bien ! un tel raisonnement ne change rien à la fidélité de cet amour, mais il nous empêche de le goûter, dans la consolation qu’Il nous avait préparée. « Mon âme refusait d’être consolée » (v. 2). — « C’est ici mon infirmité » (v. 10), dit encore Asaph, qui regarde à lui-même et se compare aux autres. Mais Dieu lui montre l’inutilité de ses lamentations. Et ses pensées prennent une autre direction. Non pas qu’il ait cessé de regarder la route déjà suivie. Mais ce sont les merveilles de Dieu qu’il considère à présent, et dont il se souvient pour Le célébrer.