Année 4, 7 mars

Ézéchiel 8, 1-18

* Et il arriva, en la sixième année, au sixième [mois], le cinquième [jour] du mois, qu’étant assis dans ma maison, et les anciens de Juda étant assis devant moi, la main du Seigneur, l’Éternel, tomba là sur moi.

Et je vis, et voici une ressemblance comme l’aspect d’un feu : depuis l’aspect de ses reins vers le bas, c’était du feu ; et depuis ses reins vers le haut, c’était comme l’aspect d’une splendeur, comme l’apparence de l’airain luisant. Et il étendit la forme d’une main, et me prit par les boucles de ma tête ; et l’Esprit m’éleva entre la terre et les cieux, et m’emmena à Jérusalem, dans les visions de Dieu, à l’entrée de la porte intérieure qui regarde vers le nord, où était le siège de l’idole de jalousie qui provoque à la jalousie. Et voici, là était la gloire du Dieu d’Israël, selon la vision que j’avais vue dans la vallée.

Et il me dit : Fils d’homme, lève tes yeux vers le nord. Et je levai mes yeux vers le nord ; et voici, au nord de la porte de l’autel, cette idole de jalousie, à l’entrée. Et il me dit : Fils d’homme, vois-tu ce qu’ils font, les grandes abominations que la maison d’Israël commet ici, pour m’éloigner de mon sanctuaire ? Et tu verras encore de grandes abominations.

Et il me mena à l’entrée du parvis ; et je regardai, et voici, un trou dans le mur. Et il me dit : Fils d’homme, perce le mur. Et je perçai le mur, et voici, une porte. Et il me dit : Entre, et regarde les mauvaises abominations qu’ils commettent ici. Et j’entrai, et je regardai ; et voici toute [sorte] de figures de reptiles, et de bêtes exécrables, et toutes les idoles de la maison d’Israël tracées sur le mur, tout autour ; et soixante-dix hommes d’entre les anciens de la maison d’Israël se tenaient devant elles, et au milieu d’eux se tenait Jaazania, fils de Shaphan : chacun avait son encensoir dans sa main, et il montait une épaisse nuée d’encens. Et il me dit : As-tu vu, fils d’homme, ce que les anciens de la maison d’Israël font dans les ténèbres, chacun dans leurs cabinets d’images ? Car ils disent : L’Éternel ne nous voit pas, l’Éternel a abandonné le pays. Et il me dit : Tu verras encore de grandes abominations qu’ils commettent.

Puis il me mena à l’entrée de la porte de la maison de l’Éternel, qui est vers le nord ; et voici des femmes assises là, pleurant Thammuz. Et il me dit : As-tu vu, fils d’homme ? Tu verras encore des abominations plus grandes que celles-là.

Puis il me fit entrer au parvis intérieur de la maison de l’Éternel ; et voici, à l’entrée du temple de l’Éternel, entre le portique et l’autel, environ vingt-cinq hommes, le dos tourné vers le temple de l’Éternel, et leurs faces vers l’orient ; et ils se prosternaient vers l’orient devant le soleil.

Et il me dit : As-tu vu, fils d’homme ? Est-ce une chose légère à la maison de Juda de commettre les abominations qu’ils commettent ici, pour qu’ils remplissent encore le pays de violence, et qu’ils me provoquent à colère [toujours] de nouveau ? Et voici, ils mettent le rameau à leur nez ! Et moi aussi, j’agirai avec fureur ; mon œil n’aura point compassion, et je n’épargnerai pas ; et quand ils crieront à mes oreilles à haute voix, je ne les écouterai point.


Dans une nouvelle vision, Ézéchiel est transporté à Jérusalem, où Dieu lui révèle les choses horribles qui s’accomplissaient, en secret, dans Son sanctuaire. « L’idole de jalousie », premier objet qu’il aperçoit, rappelle celle que Manassé avait déjà placée dans le temple (2 Rois 21, 7 et 23, 6 ; comp. Matt. 24, 15). Puis, perçant le mur, il surprend, non pas le rebut du peuple, mais ses anciens, occupés dans les ténèbres à vénérer toutes sortes de « bêtes exécrables ». On a pu les comparer aux fruits impurs de notre imagination, cultivés dans les recoins les plus obscurs de nos pauvres cœurs, qui peuvent être ainsi de vrais « cabinets d’images ». Au milieu de ces idolâtres, officiait un certain Jaazania… fils du fidèle Shaphan (voir 2 Chron. 34, 8, 15…) ! — L’Éternel montre encore à Ézéchiel des femmes en train de pleurer Thammuz, une répugnante idole, et enfin vingt-cinq hommes, représentant les vingt-quatre classes de la sacrificature avec le souverain sacrificateur lui-même, prosternés devant le soleil (comp. Deut. 4, 19 et 32, 16) ! — Remarquons que c’est Dieu qui découvre le mal aux regards des siens. Lui seul, éclairant notre conscience, peut nous en donner le juste sentiment, en nous montrant combien ce mal porte atteinte à Sa propre gloire.