Année 4, 14 mars

Ézéchiel 14, 12-23 ; 15, 1-8

* Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : Fils d’homme, si un pays pèche contre moi en commettant une infidélité, et que j’étende ma main sur lui, et que je lui brise le bâton du pain, et y envoie la famine, et retranche du milieu de lui les hommes et les bêtes, et que ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, fussent au milieu de lui, ceux-ci délivreraient leurs âmes par leur justice, dit le Seigneur, l’Éternel. Si je fais passer les bêtes mauvaises par le pays, et qu’elles le dépeuplent, et qu’il soit devenu une désolation en sorte que personne n’y passe à cause de ces bêtes, — ces trois hommes fussent-ils au milieu de lui, je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, s’ils délivraient fils ou filles ! eux seuls seraient délivrés, et le pays sera une désolation. Ou, [si] je fais venir l’épée sur ce pays-là, et que je dise : Épée, passe par le pays ; et que je retranche du milieu de lui les hommes et les bêtes, — ces trois hommes fussent-ils au milieu de lui, je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne délivreraient ni fils ni filles ! mais eux seuls seraient délivrés. Ou, [si] j’envoie la peste sur ce pays-là, et que je verse ma fureur sur lui en [faisant couler le] sang, pour retrancher du milieu de lui les hommes et les bêtes, — Noé, Daniel et Job, fussent-ils au milieu de lui, je suis vivant, dit le Seigneur, l’Éternel, s’ils délivraient fils ou filles ! eux [seulement], par leur justice, délivreraient leurs âmes. Car ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Combien plus si j’envoie mes quatre jugements désastreux, l’épée, et la famine, et les bêtes mauvaises, et la peste, contre Jérusalem, pour en retrancher les hommes et les bêtes !

Mais voici, il y aura en elle un reste réchappé de gens qui en sortiront, des fils et des filles ; voici, ils sortiront vers vous, et vous verrez leur voie et leurs actions, et vous vous consolerez du mal que j’ai fait venir sur Jérusalem, de tout ce que j’ai fait venir sur elle. Et ils vous consoleront, car vous verrez leur voie et leurs actions ; et vous saurez que ce n’est pas sans raison que j’ai fait tout ce que j’ai fait en elle, dit le Seigneur, l’Éternel.

* Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : Fils d’homme, le bois de la vigne, que vaut-il plus que tout [autre] bois, le sarment qui est parmi les arbres de la forêt ? En prendra-t-on du bois pour en faire quelque ouvrage, ou en prendra-t-on une cheville pour y suspendre quelque ustensile ? Voici, on le met au feu pour être consumé ; le feu en consume les deux bouts, et le milieu est brûlé. Serait-il propre à un ouvrage ? Voici, quand il était entier, on n’en a fait aucun ouvrage ; combien moins, quand le feu l’aura consumé et qu’il sera brûlé, en fera-t-on encore un ouvrage.

C’est pourquoi, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt, que j’ai livré au feu pour être consumé, ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem, et je mettrai ma face contre eux : ils sortiront d’un feu, et un [autre] feu les consumera ; et vous saurez que je suis l’Éternel, quand j’aurai mis ma face contre eux. Et je ferai du pays une désolation, parce qu’ils ont commis le péché, dit le Seigneur, l’Éternel.


L’Éternel fait connaître à Son serviteur les « jugements désastreux » qu’Il a en réserve : épée, famine, bêtes féroces et peste (v. 21). Et Il déclare que même la présence de trois hommes de Dieu aussi remarquables que Noé, Daniel et Job, ne suffirait pas à délivrer le pays coupable. L’Éternel associe les noms de ces trois témoins exceptionnels, ayant vécu à des époques très différentes (Daniel vivait encore à Babylone), pour rappeler que la crainte de Dieu et la justice peuvent être pratiquées dans tous les temps, fussent-ils aussi sombres que ceux qui précédèrent le déluge, et qu’Il y répondrait par une délivrance individuelle (comp. Prov. 11, 8). Ainsi personne n’est en droit d’excuser sa conduite en invoquant le milieu dans lequel il vit et les influences qu’il subit. — Au chapitre 15 est reprise l’image de la vigne Israël (voir aussi chap. 17, 6 ; 19, 10). N’ayant pas porté de fruit, est-ce qu’au moins son bois peut être utilisé (v. 3) ? En aucune manière ! Il est sans valeur, tout juste bon à être brûlé. Terrible sort des sarments stériles de la vigne d’Israël… et de ceux que le Père sera obligé d’ôter du vrai cep (Jean 15, 1, 2) !