Année 4, 1 mai

Luc 3, 1-14

Or, en la quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, et Hérode tétrarque de la Galilée, et Philippe son frère tétrarque de l’Iturée et de la contrée de Trachonite, et Lysanias tétrarque de l’Abilène, sous la souveraine sacrificature d’Anne et de Caïphe, la parole de Dieu vint à Jean, le fils de Zacharie, au désert. Et il alla dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant le baptême de repentance en rémission de péchés ; comme il est écrit au livre des paroles d’Ésaïe le prophète : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du *Seigneur, faites droits ses sentiers. Toute vallée sera comblée, et toute montagne et toute colline sera abaissée, et les choses tortues seront rendues droites, et les [sentiers] raboteux deviendront des sentiers unis ; et toute chair verra le salut de Dieu ». Il disait donc aux foules qui sortaient pour être baptisées par lui : Race de vipères, qui vous a avertis de fuir la colère qui vient ? Produisez donc des fruits qui conviennent à la repentance ; et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham. Et déjà même la cognée est mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit, est coupé et jeté au feu. Et les foules l’interrogèrent, disant : Que faut-il donc que nous fassions ? Et répondant, il leur dit : Que celui qui a deux tuniques en donne à celui qui n’en a point, et que celui qui a des vivres fasse de même. Et des publicains vinrent aussi pour être baptisés ; et ils lui dirent : Maître, que faut-il que nous fassions ? Et il leur dit : Ne percevez rien au-delà de ce qui vous est ordonné. Et des gens de guerre l’interrogèrent aussi, disant : Et nous, que faut-il que nous fassions ? Et il leur dit : Ne commettez pas d’extorsions, ni n’accusez faussement personne, et contentez-vous de vos gages.


Les routes de jadis étaient en général si mauvaises, qu’il fallait les réparer et les rectifier chaque fois que le cortège d’un haut personnage devait y passer. Vu dans un sens moral, c’est le service de Jean le baptiseur. Chargé de préparer la venue du Messie, il avertit les Juifs que leur qualité d’enfants d’Abraham ne suffit pas à les mettre à l’abri de la colère. Ce que Dieu réclame d’eux, c’est la repentance, accompagnée de fruits réels. La repentance ou la colère, oui, tel est le choix laissé à Israël, et à tout homme. — Des personnes appartenant à différentes classes s’adressent à Jean, les unes après les autres, et il a quelque chose à dire à chacune, de la part de Dieu. Ainsi la Parole répond-elle à tous les états et à toutes les circonstances. — En dernier lieu, ce sont des hommes de guerre qui se présentent. Ceux-là s’attendaient peut-être à être enrôlés sous la bannière du Messie, dans une armée de libération du joug romain. La réponse de Jean a dû alors les surprendre (v. 14). Ne pensons pas que le Seigneur ait besoin de nous pour accomplir des actions d’éclat. Ce qu’Il attend de notre part, c’est un témoignage d’honnêteté, de douceur et de contentement, dans la situation où nous nous trouvons (1 Cor. 7, 24).