Année 4, 4 mai

Luc 4, 16-30

Et il vint à Nazareth où il avait été élevé ; et il entra dans la synagogue au jour du sabbat, selon sa coutume, et se leva pour lire. Et on lui donna le livre du prophète Ésaïe ; et ayant déployé le livre, il trouva le passage où il était écrit : « L’Esprit du *Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour renvoyer libres ceux qui sont foulés, et pour publier l’an agréable du *Seigneur ». Et ayant ployé le livre, et l’ayant rendu à celui qui était de service, il s’assit ; et les yeux de tous ceux qui étaient dans la synagogue étaient arrêtés sur lui. Et il se mit à leur dire : Aujourd’hui cette écriture est accomplie, vous l’entendant. Et tous lui rendaient témoignage, et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : Celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph ? Et il leur dit : Assurément vous me direz cette parabole : Médecin, guéris-toi toi-même ; fais ici aussi dans ton pays toutes les choses que nous avons ouï dire qui ont été faites à Capernaüm. Et il dit : En vérité, je vous dis qu’aucun prophète n’est reçu dans son pays. Et, en vérité, je vous dis qu’il y avait plusieurs veuves en Israël, aux jours d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois, de sorte qu’il y eut une grande famine par tout le pays ; et Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, sinon à Sarepta de la Sidonie vers une femme veuve. Et il y avait plusieurs lépreux en Israël au temps d’Élisée le prophète ; et aucun d’eux ne fut rendu net, sinon Naaman, le Syrien. Et ils furent tous remplis de colère dans la synagogue en entendant ces choses ; et s’étant levés, ils le chassèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu’au bord escarpé de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, de manière à l’en précipiter. Mais lui, passant au milieu d’eux, s’en alla.


Nous voyons débuter le ministère du Seigneur à Nazareth, où Il a été élevé. Notre témoignage commence à la maison, dans notre entourage. Nous aurions peut-être plus de courage pour aller évangéliser les païens, que pour prendre ainsi position devant ceux qui nous connaissent. — Dans la synagogue, le divin docteur lit le passage d’Ésaïe qui Le recommande comme le messager de la grâce. Il proclame aux captifs l’ouverture de la prison (voir És. 61, 1 et 42, 7). Si l’on venait annoncer à des prisonniers l’amnistie et la mise en liberté, imaginerions-nous que certains puissent préférer la captivité ; que quelques-uns osent compter plutôt sur leur innocence, pour être libérés par voie légale ; que plusieurs disent, au contraire : Ce n’est pas pour moi, je suis trop coupable ; que d’autres enfin refusent de croire au message de grâce ? Attitudes insensées, bien improbables… et courantes, pourtant, parmi ceux qui rejettent le salut. Mais bien des captifs de Satan saisissent avec joie la délivrance offerte. Auxquels de ces prisonniers ressemblez-vous ? Hélas ! la triste fin de cet épisode nous montre comment les habitants de Nazareth, image de tout le peuple, ont accueilli ces « bonnes nouvelles ».