Année 4, 22 mai

Luc 9, 57-62 ; 10, 1-9

Et il arriva, comme ils allaient par le chemin, qu’un certain homme lui dit : Seigneur, je te suivrai où que tu ailles. Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. Et il dit à un autre : Suis-moi ; — et il dit : Seigneur, permets-moi d’aller premièrement ensevelir mon père. Et Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; mais toi, va et annonce le royaume de Dieu. Et un autre aussi dit : Je te suivrai, Seigneur ; mais permets-moi de prendre premièrement congé de ceux qui sont dans ma maison. Et Jésus lui dit : Nul qui a mis la main à la charrue et qui regarde en arrière, n’est propre pour le royaume de Dieu.

Or après ces choses, le Seigneur en désigna aussi soixante-dix autres, et les envoya deux à deux devant sa face dans toutes les villes et dans tous les lieux où il devait lui-même aller. Il leur disait donc : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson. Allez ; voici, moi je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales ; et ne saluez personne en chemin. Mais, dans quelque maison que vous entriez, dites premièrement : Paix sur cette maison ! Et si un fils de paix est là, votre paix reposera sur elle, sinon elle retournera sur vous. Et demeurez dans la même maison, mangeant et buvant de ce qui [vous sera offert] de leur part ; car l’ouvrier est digne de son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Et dans quelque ville que vous entriez et qu’on vous reçoive, mangez de ce qui sera mis devant vous, et guérissez les infirmes qui y seront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous.


Il est facile de déclarer : « Seigneur, je te suivrai où que tu ailles » (v. 57). Mais Jésus n’a pas caché ce que cela comporte de Le suivre (voir v. 23). Or les plus grands obstacles ne sont pas dans le chemin, mais dans notre cœur ; et pour nous aider à les y découvrir, le Seigneur passe en revue ses recoins les plus secrets. L’amour de nos aises (v. 58), telle ou telle convenance, affection ou habitude (v. 59, 61), prendraient vite le pas sur l’obéissance que nous devons à Christ, et nous conduiraient ensuite inévitablement à des regrets, à des regards en arrière, et peut-être même à un humiliant abandon final. — Au chapitre 10, Jésus met à part soixante-dix ouvriers, qu’Il pousse Lui-même dans Sa moisson. Il leur donne Ses instructions, et les envoie « comme des agneaux au milieu des loups » (v. 3). Car ils ont à manifester les caractères d’humilité et de douceur de Celui qui était l’Agneau au milieu des mêmes loups. — Il y a peu d’ouvriers aujourd’hui, comme alors. Supplions donc le Seigneur de la grande moisson (2 Thess. 3, 1). Lui se chargera de désigner, de former et d’envoyer de nouveaux serviteurs ; toutefois, pour pouvoir le demander avec ferveur et droiture, il faut être prêt… à accepter d’y être poussé soi-même.