Année 4, 21 mai

Luc 9, 37-56

Et il arriva, le jour suivant, quand ils furent descendus de la montagne, qu’une grande foule vint à sa rencontre. Et voici, un homme de la foule s’écria, disant : Maître, je te supplie, jette les yeux sur mon fils, car il est mon unique ; et voici, un esprit le saisit ; et soudain il crie ; et il le déchire, en le faisant écumer ; et c’est à peine s’il se retire de lui après l’avoir broyé ; et j’ai supplié tes disciples de le chasser, et ils n’ont pas pu. Et Jésus, répondant, dit : Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? Amène ici ton fils. Et encore, comme il approchait, le démon le renversa et le tourmenta violemment ; mais Jésus tança l’esprit immonde, et guérit l’enfant, et le rendit à son père. Et tous furent étonnés de la grandeur de Dieu.

Et comme tous s’étonnaient de tout ce que Jésus faisait, il dit à ses disciples : Vous, gardez bien ces paroles que vous avez entendues, car le fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes. Mais ils ne comprirent pas cette parole, et elle leur était cachée, en sorte qu’ils ne la saisissaient pas ; et ils craignaient de l’interroger touchant cette parole. Et il s’éleva au milieu d’eux une question, [à savoir] lequel d’entre eux serait le plus grand. Mais Jésus, voyant la pensée de leur cœur, prit un petit enfant, et le plaça auprès de lui ; et il leur dit : Quiconque recevra ce petit enfant en mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand. Et Jean, répondant, dit : Maître, nous avons vu quelqu’un qui chassait des démons en ton nom, et nous le lui avons défendu, parce qu’il ne [te] suit pas avec nous. Et Jésus lui dit : Ne le lui défendez pas, car celui qui n’est pas contre vous est pour vous.

Or il arriva, comme les jours de son assomption s’accomplissaient, qu’il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem ; et il envoya devant sa face des messagers. Et s’en étant allés, ils entrèrent dans un village de Samaritains pour lui préparer [un logis] ; et ils ne le reçurent point, parce que sa face était tournée vers Jérusalem. Et ses disciples, Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel et les consume, comme aussi fit Élie ? Et, se tournant, il les censura fortement [et dit : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés] ! Et ils s’en allèrent à un autre village.


Après la scène de gloire dont Il a été le centre, Jésus doit faire face à une situation terrible : l’emprise de Satan sur un jeune garçon, et la détresse de son père. La délivrance qu’Il opère exalte la grandeur de Dieu (v. 43). — Quelle inconséquence nous trouvons ensuite chez les disciples ! Ils suivent Celui dont l’abaissement volontaire Le conduit à la croix. Mais en même temps, ils s’occupent de savoir lequel d’entre eux sera le plus grand (v. 46) ! Ils ont eux-mêmes chassé les démons au nom du Seigneur — sans toujours y réussir (v. 40) ! Mais ils interdisent à un autre de le faire (v. 49 ; comp. Nomb. 11, 26-29). Enfin, tandis que leur Maître est en chemin pour accomplir l’œuvre du salut des hommes… et le leur, Jacques et Jean voudraient faire descendre le feu du jugement sur les Samaritains qui refusent de Le recevoir. Égoïsme, jalousie, étroitesse, rancune et projets de vengeance, nous reconnaissons le triste esprit qui, hélas ! anime souvent nos pauvres cœurs naturels (v. 55). — Jésus entreprend maintenant Son dernier voyage à Jérusalem, en pleine connaissance de ce qui L’y attend, mais avec une sainte détermination. Il dresse Sa face résolument (v. 51). Notre cher Sauveur ne déviera pas du but que Son amour s’est assigné.