Année 4, 29 mai

Luc 12, 13-31

Et quelqu’un lui dit du milieu de la foule : Maître, dis à mon frère de partager avec moi l’héritage. Mais il lui dit : Homme, qui est-ce qui m’a établi sur vous [pour être votre] juge et pour faire vos partages ? Et il leur dit : Voyez, et gardez-vous de toute avarice ; car encore que quelqu’un soit riche, sa vie n’est pas dans ses biens. Et il leur dit une parabole, disant : Les champs d’un homme riche avaient beaucoup rapporté ; et il raisonnait en lui-même, disant : Que ferai-je, car je n’ai pas où je puisse assembler mes fruits ? Et il dit : Voici ce que je ferai : j’abattrai mes greniers et j’en bâtirai de plus grands, et j’y assemblerai tous mes produits et mes biens ; et je dirai à mon âme : [Mon] âme, tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais grande chère. Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles ? Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche quant à Dieu.

Et il dit à ses disciples : À cause de cela, je vous dis : Ne soyez pas en souci pour la vie, de ce que vous mangerez ; ni pour le corps, de quoi vous serez vêtus : la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Considérez les corbeaux : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’ont pas de cellier ni de grenier ; et Dieu les nourrit : combien valez-vous mieux que les oiseaux ! Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? Si donc vous ne pouvez pas même ce qui est très petit, pourquoi êtes-vous en souci du reste ? Considérez les lis, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que même Salomon, dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Et si Dieu revêt ainsi l’herbe qui est aujourd’hui au champ et qui demain est jetée dans le four, combien plus vous [vêtira-t-il], gens de petite foi ! Et vous, ne recherchez pas ce que vous mangerez ou ce que vous boirez, et n’en soyez pas en peine ; car les nations du monde recherchent toutes ces choses, et votre Père sait que vous avez besoin de ces choses ; mais recherchez son royaume, et ces choses vous seront données par-dessus.


Le Seigneur est interpellé par quelqu’un de la foule au sujet d’une question d’héritage. Il en profite pour mettre à nu la racine de ces contestations : l’avarice. « Car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent » (1 Tim. 6, 10). La parabole du riche et de ses greniers devenant trop petits, illustre cette passion d’amasser. Remplir ses poches, accumuler, calculer et faire des projets à long terme, on couvre cela du nom de prévoyance. Eh bien ! c’est au contraire la suprême imprévoyance, car c’est négliger et tromper ce qu’on a de plus précieux : …son âme ! Dans sa folie, le riche avait cru satisfaire la sienne en lui offrant « beaucoup de biens » (v. 19). Mais à l’âme impérissable, il faut une autre nourriture. Oui, « insensé » est le nom que Dieu donne à cet homme (comp. Jér. 17, 11 fin). Sur combien de tombes cette épitaphe pourrait-elle être inscrite (Ps. 52, 7) ? — En contraste, Jésus apprend aux siens que la vraie prévoyance consiste à mettre sa confiance en Dieu. Toute inquiétude au sujet de nos besoins journaliers est réglée par cette affirmation : « Votre Père sait que vous avez besoin de ces choses » (v. 30). Si nous faisons passer d’abord Son royaume et Ses intérêts, Lui se chargera entièrement des nôtres.