Année 4, 26 juin

Luc 23, 13-32

Et Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, et les chefs, et le peuple, leur dit : Vous m’avez amené cet homme comme détournant le peuple, et voici, l’ayant examiné devant vous, moi je n’ai trouvé aucun crime dans cet homme quant aux choses dont vous l’accusez, ni Hérode non plus, car je vous ai renvoyés à lui ; et voici, rien n’a été fait par lui qui soit digne de mort. L’ayant donc châtié, je le relâcherai. Or il était obligé de leur relâcher quelqu’un à la fête. Et toute la multitude s’écria ensemble, disant : Ôte celui-ci, et relâche-nous Barabbas (qui avait été jeté en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour meurtre). Pilate donc s’adressa de nouveau à eux, désirant relâcher Jésus. Mais ils s’écriaient, disant : Crucifie, crucifie-le ! Et il leur dit pour la troisième fois : Mais quel mal celui-ci a-t-il fait ? Je n’ai rien trouvé en lui qui soit digne de mort ; l’ayant donc châtié, je le relâcherai. Mais ils insistaient à grands cris, demandant qu’il fût crucifié. Et leurs cris et ceux des principaux sacrificateurs eurent le dessus. Et Pilate prononça que ce qu’ils demandaient fût fait. Et il relâcha celui qui, pour sédition et pour meurtre, avait été jeté en prison, lequel ils demandaient ; et il livra Jésus à leur volonté.

Et comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon, Cyrénéen, qui venait des champs, et le chargèrent de la croix, pour la porter après Jésus. Et une grande multitude du peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et le pleuraient, le suivait. Mais Jésus, se tournant vers elles, dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ; car voici, des jours viennent, dans lesquels on dira : Bienheureuses les stériles, et les ventres qui n’ont pas enfanté, et les mamelles qui n’ont pas nourri. Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ; et aux coteaux : Couvrez-nous ; car s’ils font ces choses au bois vert, que sera-t-il fait au bois sec ? Et deux autres aussi, qui étaient des malfaiteurs, furent menés avec lui, pour être mis à mort.


Plus embarrassé que jamais, Pilate assemble les sacrificateurs, les chefs et le peuple, et affirme devant eux, à trois reprises, qu’il n’a rien trouvé en Jésus qui soit digne de mort. Mais son insistance à vouloir Le libérer, ne fait qu’augmenter celle du peuple à réclamer Sa crucifixion. Une foule est facilement lâche et cruelle, parce que, sous le couvert de l’anonymat, les plus bas instincts se donnent libre cours. Celle-ci l’est d’autant plus, qu’elle est poussée par ses propres conducteurs. Finalement, leurs cris ont le dessus, et, en échange de la libération du meurtrier Barabbas, ils obtiennent que Jésus soit livré à leur volonté. Car pour Pilate, homme sans scrupules, une vie humaine a moins de valeur que la faveur de la populace. — Parmi ceux qui accompagnent le condamné innocent, beaucoup sont pris de pitié et pleurent. Mais l’émotion n’est pas une preuve de l’œuvre de Dieu dans un cœur. Sans quoi, ces femmes auraient pleuré sur elles-mêmes et sur leur ville criminelle, comme Jésus l’avait fait au chapitre 19, 41. Bien des personnes sont touchées sentimentalement par la bonté du Seigneur, indignées de l’injustice dont Il a été l’objet, sans penser qu’elles ont, par leurs péchés, une responsabilité personnelle à Sa mort (És. 53, 6).