Année 4, 27 juin

Luc 23, 33-49

Et quand ils furent venus au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs, l’un à la droite, l’autre à la gauche. Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Et ayant fait le partage de ses vêtements, ils tirèrent au sort. Et le peuple se tenait là, regardant ; et les gouverneurs aussi se raillaient de lui [avec eux], disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, si lui est le Christ, l’élu de Dieu. Et les soldats aussi se moquaient de lui, s’approchant, et lui présentant du vinaigre, et disant : Si toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. Et il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau en lettres grecques, romaines, et hébraïques : Celui-ci est le roi des Juifs.

Et l’un des malfaiteurs qui étaient pendus l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. Mais l’autre, répondant, le reprit, disant : Et tu ne crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement ? Et pour nous, nous y sommes justement ; car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises : mais celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire. Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume. Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.

Or il était environ la sixième heure ; et il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu’à la neuvième heure ; et le soleil fut obscurci, et le voile du temple se déchira par le milieu. Et Jésus, criant à haute voix, dit : Père ! entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira.

Et le centurion, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, disant : En vérité, cet homme était juste. Et toutes les foules qui s’étaient assemblées à ce spectacle, ayant vu les choses qui étaient arrivées, s’en retournaient, frappant leurs poitrines. Et tous ceux de sa connaissance, et des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient loin, regardant ces choses.


Jésus est conduit à ce sinistre lieu du Crâne, où Il est crucifié entre deux malfaiteurs. « Père, pardonne-leur… », telle est Sa sublime réponse à tout le mal que Lui font les hommes (comp. chap. 6, 27). S’ils se repentent, leur crime — le plus grand de l’histoire de l’humanité — sera expié par Sa mort même. — À la croix, où tous sont présents : des gouverneurs (v. 35) au misérable brigand (v. 39), l’entière méchanceté du cœur humain se découvre sans honte : regards cyniques, railleries, provocations, injures grossières… Mais voici qu’un entretien merveilleux s’engage entre le Sauveur crucifié et l’autre brigand, convaincu de péché (v. 41). Éclairé par Dieu, il discerne, dans l’homme méprisé et couronné d’épines qui va mourir à côté de lui, une victime sainte, un roi glorieux (v. 42). Et il reçoit une promesse sans prix (v. 43). Ainsi, sur la croix même, le Seigneur goûte déjà un premier fruit du terrible travail de Son âme [És. 53, 11]. — Après les trois dernières heures de ténèbres impénétrables, Jésus retrouve les relations interrompues pendant l’abandon qu’Il vient de traverser. Et, en pleine sérénité, Il remet Lui-même Son esprit entre les mains de Son Père. La mort du Juste est l’occasion d’un dernier témoignage, que Dieu fait rendre par le centurion romain (v. 47).