Année 4, 6 octobre

Actes 22, 12-30

Et un certain Ananias, homme pieux selon la loi, et qui avait un [bon] témoignage de tous les Juifs qui demeuraient [là], venant vers moi et se tenant là, me dit : Saul, frère, recouvre la vue. Et sur l’heure, levant les yeux, moi je le vis. Et il dit : Le Dieu de nos pères t’a choisi d’avance pour connaître sa volonté, et pour voir le Juste, et entendre une voix de sa bouche ; car tu lui seras témoin, auprès de tous les hommes, des choses que tu as vues et entendues. Et maintenant que tardes-tu ? Lève-toi et sois baptisé, et te lave de tes péchés, invoquant son nom. Or, quand je fus de retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, il m’arriva d’être en extase, et de le voir me disant : Hâte-toi et sors au plus tôt de Jérusalem ; parce qu’ils ne recevront pas ton témoignage à mon égard. Et moi je dis : Seigneur, ils savent que je mettais en prison et que je battais dans les synagogues ceux qui croient en toi ; et lorsque le sang d’Étienne, ton témoin, fut répandu, moi-même aussi j’étais présent et consentant, et je gardais les vêtements de ceux qui le tuaient. Et il me dit : Va, car je t’enverrai au loin vers les nations.

Et ils l’écoutèrent jusqu’à ce mot, et ils élevèrent leur voix, disant : Ôte de la terre un pareil homme, car il n’aurait pas dû vivre. Et comme ils poussaient des cris et jetaient leurs vêtements et lançaient de la poussière en l’air, le chiliarque donna l’ordre de le conduire à la forteresse, disant qu’on le mît à la question par le fouet, afin d’apprendre pour quel sujet ils criaient ainsi contre lui. Mais quand ils l’eurent fait étendre avec les courroies, Paul dit au centurion qui était près [de lui] : Vous est-il permis de fouetter un homme qui est Romain et qui n’est pas condamné ? Et quand le centurion entendit cela, il s’en alla faire son rapport au chiliarque, disant : Que vas-tu faire ? car cet homme est Romain. Et le chiliarque s’approchant dit à Paul : Dis-moi, es-tu Romain ? Et il dit : Oui. Et le chiliarque reprit : Moi, j’ai acquis cette bourgeoisie pour une grande somme. Et Paul dit : Mais moi, je l’ai par naissance. Aussitôt donc, ceux qui allaient le mettre à la question se retirèrent de lui ; et le chiliarque aussi eut peur, sachant qu’il était Romain, et parce qu’il l’avait fait lier. Mais le lendemain, voulant savoir exactement ce pour quoi il était accusé par les Juifs, il le fit délier et ordonna que les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin s’assemblassent ; et ayant fait descendre Paul, il le présenta devant eux.


« Et maintenant, que tardes-tu ? », a demandé Ananias au nouveau converti (v. 16). Ami, si le Seigneur t’a arrêté, toi aussi, sur ton chemin d’égarement, pourquoi tardes-tu à prendre franchement position parmi Ses disciples ? — Trois ans plus tard, à Jérusalem, Paul a le privilège de voir « le Juste », et de recevoir des ordres de Sa bouche (v. 17…). Lui-même aurait désiré travailler parmi les Juifs, estimant que son témoignage y aurait d’autant plus de force, qu’on le connaissait précédemment comme un adversaire acharné de la vérité (v. 19, 20). Mais il avait été mis à part pour le service parmi les nations (Gal. 1, 15, 16). Laissons le Seigneur nous fixer notre champ de travail. — Le verset 18 reste vrai. Les Juifs ne reçoivent toujours pas le témoignage de l’apôtre. Le commandant est obligé de nouveau de le soustraire à leur fureur. Au moment où il va être mis à la torture, Paul fait valoir qu’il est né citoyen romain. Plus tard, il sera enseigné à considérer comme une perte ces choses, qui sont encore ici un gain à ses yeux (chap. 23, 6 ; Phil. 3, 7). — Quant à la bourgeoisie céleste, personne ne l’a par naissance, et ce n’est pas avec de l’argent qu’elle peut s’acquérir (v. 28). Seuls la possèdent ceux qui ont passé par la nouvelle naissance (Jean 3, 3 ; Phil. 3, 20).