Année 4, 22 octobre

Romains 3, 1-18

Quel est donc l’avantage du Juif, ou quel est le profit de la circoncision ? — Grand de toute manière, et d’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés. Quoi donc ? Si quelques-uns n’ont pas cru, leur incrédulité annulera-t-elle la fidélité de Dieu ? Qu’ainsi n’advienne ! mais que Dieu soit vrai et tout homme menteur, selon ce qui est écrit : « En sorte que tu sois justifié dans tes paroles, et que tu aies gain de cause quand tu es jugé ». Mais si notre injustice constate la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu est-il injuste quand il donne cours à la colère ? — Je parle selon l’homme. — Qu’ainsi n’advienne ! puisqu’[alors], comment Dieu jugera-t-il le monde ? Car si la vérité de Dieu dans mon mensonge a abondé pour sa gloire, pourquoi moi aussi suis-je encore jugé comme pécheur ? Et non, comme nous sommes calomnieusement accusés et que quelques-uns prétendent que nous disons : Faisons du mal, afin qu’arrive le bien ? — desquels le jugement est juste.

Quoi donc ? Sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons ci-devant accusé et Juifs et Grecs d’être tous sous [le] péché, selon qu’il est écrit : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul » ; « c’est un sépulcre ouvert que leur gosier ; ils ont frauduleusement usé de leurs langues » ; « il y a du venin d’aspic sous leurs lèvres » ; « et leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume » ; « leurs pieds sont rapides pour verser le sang ; la destruction et la misère sont dans leurs voies, et ils n’ont point connu la voie de la paix » ; « il n’y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux ».


Qui a raison ? Dieu qui condamne ? Ou l’accusé qui se défend ? — « Que Dieu soit vrai et tout homme menteur ! » s’écrie l’apôtre (v. 4). La Parole de Dieu n’est pas annulée sous prétexte qu’elle n’a pas été crue par les Juifs, ses dépositaires (v. 3 ; Héb. 4, 2). Avec la plus grande inconséquence, ces derniers se glorifiaient de posséder la loi (chap. 2, 17), alors qu’elle rendait témoignage contre eux. C’est comme un criminel qui, tout en proclamant son innocence, remettrait lui-même à la police la pièce à conviction établissant sa culpabilité. Aussi l’Esprit de Dieu, tel le procureur dans le tribunal, fait-Il lire devant cet accusé juif toute une série de versets irréfutables, tirés de ses propres Écritures (v. 10-18). — Mais un autre argument pourrait être avancé par l’accusé : Je ne nie pas mon injustice, mais elle met en relief la justice de Dieu ; au fond, elle Le sert. Affreuse mauvaise foi ! S’il en était ainsi, Dieu devrait renoncer à juger le monde (v. 6), et lui savoir gré, au contraire, de sa méchanceté qui souligne Sa propre sainteté. Mais Il cesserait alors d’être juste et se renierait Lui-même (2 Tim. 2, 13). Avant le verdict final, Dieu écarte les derniers raisonnements derrière lesquels Sa créature cherche toujours à se retrancher.