Année 4, 31 octobre

Romains 7, 12-25

La loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi [la] mort ? — Qu’ainsi n’advienne ! Mais le péché, afin qu’il parût péché, m’a causé la mort par ce qui est bon, afin que le péché devînt par le commandement excessivement pécheur. Car nous savons que la loi est spirituelle : mais moi je suis charnel, vendu au péché ; car ce que je fais, je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique. Or si c’est ce que je ne veux pas que je pratique, j’approuve la loi, [reconnaissant] qu’elle est bonne. Or maintenant, ce n’est plus moi qui fais cela, mais c’est le péché qui habite en moi. Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien ; car le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, [cela] je ne le trouve pas. Car le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais. Or si ce que je ne veux pas, moi, — je le pratique, ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais c’est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres. Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur. Ainsi donc moi-même, de l’entendement je sers la loi de Dieu ; mais de la chair, la loi du péché.


On a comparé ces versets aux vains efforts d’un homme embourbé dans un marécage. Chacun de ses mouvements pour se dégager ne fait que l’enliser davantage. Se voyant perdu, il finit par crier au secours. Moralement, ce drame illustre l’histoire de beaucoup d’enfants de Dieu, pendant une période qui suit leur conversion. L’apôtre se met à la place d’un tel croyant (si ce n’en était pas un, d’une part il n’aurait pas ces luttes, d’autre part il ne trouverait pas son plaisir dans la loi de Dieu ; v. 22). Et il nous dépeint son désespoir. Hélas ! s’écrie cet homme, au lieu d’aller de progrès en progrès, je me sens chaque jour plus mauvais. J’ai découvert successivement que j’étais « sous le péché » (chap. 3, 9), que celui-ci régnait sur moi (chap. 5, 21), me dominait (chap. 6, 14), me tenait captif (chap. 7, 23), enfin qu’il « habite en moi » (v. 17, 20), tel un virus insidieux qui a pris possession de mes centres vitaux. Ce corps de mort, qui m’en délivrera ? Je m’en reconnais incapable, sans force,… je suis donc prêt à m’en remettre à un autre. Et Jésus me prend par la main. — Pénible, mais nécessaire expérience ! Dès l’instant où je n’attends plus rien de moi, je puis tout attendre de Christ.