Année 4, 5 novembre

Romains 9, 1-18

Je dis la vérité en Christ ; je ne mens point, ma conscience me rendant témoignage par l’Esprit Saint, que j’ai une grande tristesse et une douleur continuelle dans mon cœur ; car moi-même j’ai souhaité d’être [par] anathème [séparé] du Christ, pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont Israélites, auxquels sont l’adoption, et la gloire, et les alliances, et le don de la loi, et le service [divin], et les promesses ; auxquels sont les pères, et desquels, selon la chair, est [issu] le Christ, qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement. Amen ! — Ce n’est pas cependant comme si la parole de Dieu avait été sans effet, car tous ceux qui sont [issus] d’Israël ne sont pas Israël ; aussi, pour être [la] semence d’Abraham, ils ne sont pas tous enfants ; mais « en Isaac te sera appelée [une] semence » ; c’est-à-dire, ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu ; mais les enfants de la promesse sont comptés pour semence. Car cette parole est [une parole] de promesse : « En cette saison-ci, je viendrai, et Sara aura un fils ». Et non seulement [cela], mais aussi quant à Rebecca, lorsqu’elle conçut d’un, d’Isaac, notre père, (car avant que les enfants fussent nés et qu’ils eussent rien fait de bon ou de mauvais, afin que le propos de Dieu selon l’élection demeurât, non point sur le principe des œuvres, mais de celui qui appelle,) il lui fut dit : « Le plus grand sera asservi au plus petit » ; ainsi qu’il est écrit : « J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Ésaü ».

Que dirons-nous donc ? Y a-t-il de l’injustice en Dieu ? Qu’ainsi n’advienne ! Car il dit à Moïse : « Je ferai miséricorde à celui à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion ». Ainsi donc ce n’est pas de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l’écriture dit au Pharaon : « C’est pour cela même que je t’ai suscité, pour montrer en toi ma puissance, et pour que mon nom soit publié dans toute la terre ». Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.


Les chapitres 1 à 8 nous rappellent l’histoire du fils prodigue : son péché avait abondé, mais la grâce a surabondé. Revêtu de la robe de justice, il n’est pas devenu un mercenaire dans la maison de son père, mais il jouit dorénavant, avec lui, d’une pleine et libre relation (Luc 15, 11-32). Du chapitre 9 au chapitre 11, il va s’agir du frère aîné, autrement dit du peuple juif, de ses privilèges naturels, et aussi de sa jalousie. Comme le père de la parabole, l’apôtre voudrait faire comprendre à Israël ce qu’est la grâce souveraine. Elle n’est pas liée à des avantages héréditaires. Tous les descendants d’Abraham n’étaient pas enfants de la promesse. Ésaü, par exemple, ce profane, bien que frère jumeau de Jacob, n’a pas pu hériter de la bénédiction. Et Dieu a prononcé à son sujet cette parole terrible : « J’ai haï Ésaü ». Pouvons-nous douter que Son amour n’ait d’abord épuisé toutes ses ressources ? Il suffit de penser aux larmes du Seigneur Jésus sur Jérusalem coupable (Luc 19, 41), douleur à laquelle l’apôtre donne un écho poignant dans nos versets 2, 3. Répétons-le : Ce ne sont pas les droits de naissance qui assurent à qui que ce soit le salut par grâce. Enfants de parents chrétiens, ceci s’adresse à vous de la façon la plus solennelle.