Année 4, 9 novembre

Romains 11, 1-15

Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Qu’ainsi n’advienne ! Car moi aussi je suis Israélite, de la semence d’Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n’a point rejeté son peuple, lequel il a préconnu. Ne savez-vous pas ce que l’écriture dit dans [l’histoire d’]Élie, comment il fait requête à Dieu contre Israël ? « *Seigneur, ils ont tué tes prophètes ; ils ont renversé tes autels ; et moi, je suis demeuré seul, et ils cherchent ma vie ». Mais que lui dit la réponse divine ? « Je me suis réservé sept mille hommes qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal ». Ainsi donc, au temps actuel aussi, il y a un résidu selon [l’]élection de [la] grâce. Or, si c’est par la grâce, ce n’est plus sur le principe des œuvres, puisque autrement la grâce n’est plus [la] grâce. Quoi donc ? Ce qu’Israël recherche, il ne l’a pas obtenu, mais l’élection l’a obtenu, et les autres ont été endurcis, selon qu’il est écrit : « Dieu leur a donné un esprit d’étourdissement, des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre, jusqu’au jour d’aujourd’hui ». Et David dit : « Que leur table devienne pour eux un filet, et un piège, et une occasion de chute, et une rétribution ; que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir ; et courbe continuellement leur dos ».

Je dis donc : Ont-ils bronché afin qu’ils tombassent ? Qu’ainsi n’advienne ! Mais par leur chute, le salut [parvient] aux nations pour les exciter à la jalousie. Or, si leur chute est la richesse du monde, et leur diminution, la richesse des nations, combien plus le sera leur plénitude ! Car je parle à vous, nations, en tant que moi je suis en effet apôtre des nations, je glorifie mon ministère, si en quelque façon je puis exciter à la jalousie ma chair et sauver quelques-uns d’entre eux. Car si leur réjection est la réconciliation du monde, quelle sera leur réception, sinon la vie d’entre les morts.


Malgré son incrédulité, Israël n’était pas définitivement rejeté. L’apôtre était lui-même un témoin de ce que la grâce pouvait encore accomplir en faveur du Juif rebelle (v. 1). Déjà, dans les jours d’Élie, ce dernier se trompait en pensant que le peuple tout entier avait abandonné l’Éternel. Dans son découragement, le pauvre Élie avait été jusqu’à faire « requête à Dieu contre Israël » (v. 2, 3). Mais quelle grâce dans « la réponse divine » (v. 4) ! De tout temps, le Seigneur s’est réservé un résidu fidèle qui refuse de se courber devant les idoles du monde. En faisons-nous partie, dans le temps actuel (v. 5) ? Le verset 9 nous donne un exemple de ce que peuvent être ces idoles : les plaisirs de la table deviennent un piège pour les incrédules et, ajoute le psaume 69, 22, « ce qui tend à la prospérité » leur est un filet. — Après de multiples appels, Israël a finalement été aveuglé au profit des nations. Mais l’ardent désir de l’apôtre restait celui-ci : que la jalousie du peuple juif envers les nouveaux bénéficiaires du salut (jalousie dont lui-même avait tant souffert : Act. 13, 45 ; 17, 5 ; 22, 21, 22), l’incite à rechercher la grâce, qu’il avait jusque-là méprisée (v. 14 ; chap. 10, 19). — Puisse la vue de nos bénédictions éveiller l’envie de tous ceux qui nous entourent !