Année 4, 21 novembre

1 Corinthiens 2, 1-16

Et moi-même, quand je suis allé auprès de vous, frères, je ne suis pas allé avec excellence de parole ou de sagesse, en vous annonçant le témoignage de Dieu ; car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Et moi-même j’ai été parmi vous dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement ; et ma parole et ma prédication n’ont pas été en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de puissance, afin que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

Or nous parlons sagesse parmi les parfaits, sagesse toutefois non pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle qui s’en vont ; mais nous parlons la sagesse de Dieu en mystère, la [sagesse] cachée, laquelle Dieu avait préordonnée avant les siècles pour notre gloire ; qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, (car s’ils l’eussent connue, ils n’eussent pas crucifié le Seigneur de gloire,) — mais selon qu’il est écrit : « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment », — mais Dieu nous l’a révélée par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. Car qui des hommes connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? Ainsi personne ne connaît les choses de Dieu non plus, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Mais nous, nous avons reçu, non l’esprit du monde, mais l’Esprit qui est de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données par Dieu ; desquelles aussi nous parlons, non point en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit, communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels. Or l’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement. Mais celui qui est spirituel discerne toutes choses ; mais lui n’est discerné par personne ; car « qui a connu la pensée du *Seigneur pour qu’il l’instruise » ? mais nous, nous avons la pensée de Christ.


Nous savons que, dans le monde, un don d’orateur, un certain brio, et des « paroles persuasives de sagesse », peuvent suffire à assurer le triomphe de quelque cause que ce soit. Mais pour communiquer la foi, Dieu n’a pas l’emploi de ces capacités humaines ni des habiletés de la propagande (v. 4, 5). Paul, malgré son instruction, ne s’était pas fait remarquer à Corinthe par sa sagesse, sa culture ou son éloquence. Il aurait contredit son enseignement, car la croix de Christ qu’il annonçait signifie justement la fin de tout ce dont l’homme s’enorgueillit. Mais, loin d’y perdre quoi que ce soit, le croyant a reçu à la fois les choses invisibles, « librement données par Dieu » — et le moyen de les discerner et d’en jouir : le Saint Esprit, seul agent que Dieu emploie pour transmettre Ses pensées (v. 12). À quoi peut servir un morceau de musique sans instrument pour l’interpréter, ou un disque sans l’appareil qui permet de l’écouter ? Mais aussi, quel serait l’effet du plus beau concert sur un auditoire composé de personnes sourdes ? De même, le langage de l’Esprit est inintelligible à « l’homme animal ». Par contre, « celui qui est spirituel » peut recevoir les « choses spirituelles par des moyens spirituels » (v. 13-15).