Année 4, 24 novembre

1 Corinthiens 4, 6-21

Or, frères, j’ai tourné ceci sur moi et sur Apollos, à cause de vous, afin qu’en nous, vous appreniez à ne pas élever vos pensées au-dessus de ce qui est écrit, afin que vous ne vous enfliez pas pour l’un contre un autre. Car qui est-ce qui met de la différence entre toi [et un autre] ? Et qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? Et si aussi tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? Déjà vous êtes rassasiés ; déjà vous êtes riches ; vous avez régné sans nous ; et je voudrais bien que vous régnassiez, afin que nous aussi nous régnassions avec vous ! Car je pense que Dieu nous a produits les derniers sur la scène, nous les apôtres, comme des gens voués à la mort ; car nous avons été faits un spectacle pour le monde, et pour les anges et pour les hommes. Nous, nous sommes fous pour l’amour de Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous forts ; vous en honneur, mais nous dans le mépris. Jusqu’à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, et nous sommes nus, et nous sommes souffletés, et nous sommes sans demeure fixe, et nous prenons de la peine, travaillant de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous [le] supportons ; calomniés, nous supplions ; nous sommes devenus comme les balayures du monde [et] le rebut de tous jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses, mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car quand vous auriez dix mille maîtres dans le Christ, vous n’avez cependant pas beaucoup de pères, car moi je vous ai engendrés dans le christ Jésus par l’évangile. Je vous supplie donc d’être mes imitateurs.

C’est pourquoi je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et qui est fidèle dans le Seigneur ; il vous fera souvenir de mes voies en Christ, selon que j’enseigne partout dans chaque assemblée. Or quelques-uns se sont enflés d’orgueil, comme si je ne devais pas aller vers vous ; mais j’irai bientôt vers vous, si le Seigneur le veut, et je connaîtrai, non la parole de ceux qui se sont enflés, mais la puissance. Car le royaume de Dieu n’est pas en parole, mais en puissance. Que voulez-vous ? Que j’aille vers vous avec la verge, ou avec amour et un esprit de douceur ?


La racine des dissensions à Corinthe, qu’était-ce sinon l’orgueil (Prov. 13, 10) ? Chacun faisait valoir ses dons spirituels et ses connaissances (chap. 1, 5), n’oubliant qu’une chose, c’est qu’il avait tout reçu par pure grâce. Pour rester humbles, souvenons-nous toujours de la question du verset 7 : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? ». — De plus, s’enfler ainsi du vent de sa propre importance, c’était désirer autre chose que « Jésus Christ crucifié » (chap. 2, 2), c’était « régner » dès maintenant, alors qu’il est écrit : « Si nous souffrons (c’est le présent), nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2, 12). Paul, de son côté, n’avait pas inversé les choses. Il acceptait volontiers de prendre place avec « les balayures du monde, le rebut de tous »…, part dont bien peu de chrétiens savent se contenter. Mais, sachant qu’il y allait de leur vrai bonheur, il supplie ses chers Corinthiens de le suivre dans un tel chemin. Il était leur père spirituel (v. 15), et voulait qu’ils lui ressemblent comme des enfants ressemblent à leur père. Or, si ses avertissements n’étaient pas écoutés, il était prêt, lorsqu’il irait vers eux, à faire usage de « la verge », c’est-à-dire à sévir, devoir paternel dont il s’acquitterait pour le profit de ses « enfants bien-aimés » (v. 14).