Année 4, 27 décembre

2 Corinthiens 11, 1-15

Je voudrais que vous supportassiez un peu ma folie ! Mais aussi supportez-moi. Car je suis jaloux à votre égard d’une jalousie de Dieu ; car je vous ai fiancés à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste. Mais je crains que, en quelque manière, comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, ainsi vos pensées ne soient corrompues [et détournées] de la simplicité quant au Christ. Car si celui qui vient prêche un autre Jésus que nous n’avons pas prêché, ou que vous receviez un esprit différent que vous n’avez pas reçu, ou un évangile différent que vous n’avez pas reçu, vous pourriez bien [le] supporter. Car j’estime que je n’ai été en rien moindre que les plus excellents apôtres. Et si même je suis un homme simple quant au langage, je ne le suis pourtant pas quant à la connaissance ; mais nous avons été manifestés de toute manière, en toutes choses, envers vous. Ai-je commis une faute en m’abaissant moi-même, afin que vous fussiez élevés, parce que je vous ai annoncé gratuitement l’évangile de Dieu ? J’ai dépouillé d’autres assemblées en recevant un salaire pour vous servir. Et me trouvant auprès de vous et dans le besoin, je n’ai été à charge à personne ; (car les frères venus de Macédoine ont suppléé à mes besoins ;) et je me suis gardé de vous être à charge en quoi que ce soit, et je m’en garderai. Comme la vérité de Christ est en moi, cette gloire ne me sera pas interdite dans les contrées de l’Achaïe. Pourquoi ? Est-ce parce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait. Mais ce que je fais, je le ferai encore, pour retrancher l’occasion à ceux qui veulent une occasion, afin qu’en ce de quoi ils se glorifient, ils soient trouvés aussi tels que nous. Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, se transformant en apôtres de Christ ; et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même se transforme en ange de lumière : ce n’est donc pas chose étrange si ses ministres aussi se transforment en ministres de justice, desquels la fin sera selon leurs œuvres.


De faux apôtres cherchaient à remplacer Paul dans le cœur des Corinthiens. Celui-ci se voit ainsi contraint de parler de lui-même, et appelle cela « sa folie ». Mais ce n’est pas pour réclamer à son profit l’affection des croyants (voir chap. 12, 15). Il était jaloux pour Christ, et revendique avec véhémence leur amour pour le seul Époux de l’Église. — Les Corinthiens risquaient de prêter l’oreille à un « évangile différent » (v. 4). Ils étaient moins spirituels que les Éphésiens, qui ont « éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas » et les ont trouvés menteurs (Apoc. 2, 2). Beaucoup de chrétiens courent le même danger que les Corinthiens, au fond parce qu’ils trouvent le véritable christianisme trop exigeant. Par contre, un évangile qui exalte l’homme et accorde une place à la chair sera supporté. — Derrière ces ouvriers trompeurs, l’apôtre démasque leur maître, Satan. Autrefois chérubin resplendissant (Éz. 28, 12…), celui-ci sait encore revêtir cette apparence pour tenter les hommes par sa ruse, comme il séduisit Eve (v. 3, 14). Et il est plus dangereux lorsqu’il se présente comme le serpent subtil, que lorsqu’il nous attaque de front, comme le lion rugissant de 1 Pierre 5, 8. Nous déjouerons ses ruses en restant attachés à la Parole du Seigneur.