Année 5, 22 mars

Proverbes 27, 1-13

Ne te glorifie pas du jour de demain, car tu ne sais pas ce qu’un jour enfantera.

Qu’un autre te loue, et non ta bouche, — un étranger, et non tes lèvres.

La pierre est pesante et le sable est lourd ; mais l’humeur d’un fou est plus pesante que tous les deux.

La fureur est cruelle et la colère déborde, mais qui subsistera devant la jalousie ?

Mieux vaut une réprimande ouverte qu’un amour caché.

Les blessures faites par un ami sont fidèles, mais les baisers de celui qui hait sont fréquents.

L’âme rassasiée foule aux pieds les rayons de miel, mais pour l’âme qui a faim tout ce qui est amer est doux.

Comme un oiseau erre çà et là loin de son nid, ainsi est l’homme qui erre loin de son lieu.

L’huile et le parfum réjouissent le cœur, et la douceur d’un ami est [le fruit] d’un conseil qui vient du cœur.

N’abandonne point ton ami, ni l’ami de ton père, et n’entre pas dans la maison de ton frère au jour de ta calamité. Mieux vaut un voisin proche qu’un frère éloigné.

Mon fils, sois sage et réjouis mon cœur, afin que j’aie de quoi répondre à celui qui m’outrage.

L’homme avisé voit le mal [et] se cache ; les simples passent outre [et] en portent la peine.

Prends son vêtement, car il a cautionné autrui ; et prends de lui un gage, à cause de l’étrangère.


Se glorifier du jour de demain (v. 1), c’est en disposer comme s’il nous appartenait : faire des projets fermes, contracter des engagements à terme, cautionner autrui (v. 13). Relisons ce que nous dit Jacques à ce sujet (chap. 4, 13-16). D’autre part, ce verset 1 s’adresse tout spécialement à ceux qui remettent à plus tard la question de leur salut. 2 Corinthiens 6, 2 leur répète avec insistance : « Voici, c’est maintenant le jour du salut ». — Il est doux de pouvoir compter sur un ami. Ses conseils affectueux viennent de son cœur, et réjouissent le nôtre (v. 9). Mais l’ami véritable n’est pas celui qui nous dira toujours des paroles aimables. Au contraire, il saura prendre sur lui de nous adresser une réprimande, même si notre orgueil doit en être blessé (v. 5, 6). Tel est Jésus, l’ami fidèle. Il nous aime trop pour nous ménager. Les chirurgiens sont souvent obligés d’ouvrir de larges plaies, pour atteindre les organes internes et extirper le mal. Il en est de même dans le sens spirituel. « Les meurtrissures et les plaies nettoient le mal, et les coups, les profondeurs de l’âme » (chap. 20, 30). Oui, acceptons sans murmurer ces blessures nécessaires, en y reconnaissant la main douce et sûre de notre ami suprême.