Année 5, 2 avril

Ecclésiaste 2, 1-11

J’ai dit en mon cœur : Allons ! je t’éprouverai par la joie : jouis donc du bien-être. Et voici, cela aussi est vanité. J’ai dit au rire : [Tu es] déraison ; et à la joie : Que fait-elle ? J’ai recherché en mon cœur de traiter ma chair avec du vin, tout en conduisant mon cœur par la sagesse, et de saisir la folie, jusqu’à ce que je visse quel serait, pour les fils des hommes, ce bien qu’ils feraient sous les cieux tous les jours de leur vie.

J’ai fait de grandes choses : je me suis bâti des maisons, je me suis planté des vignes ; je me suis fait des jardins et des parcs, et j’y ai planté des arbres à fruit de toute espèce ; je me suis fait des réservoirs d’eau pour en arroser la forêt où poussent les arbres. J’ai acquis des serviteurs et des servantes, et j’en ai eu qui sont nés dans ma maison ; j’ai eu aussi des troupeaux de gros et de menu bétail, en grand nombre, plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem. Je me suis aussi amassé de l’argent et de l’or, et les trésors des rois et des provinces ; je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses, et les délices des fils des hommes, une femme et des concubines. Et je suis devenu grand et je me suis accru plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem ; et pourtant ma sagesse est demeurée avec moi. Et quoi que mes yeux aient désiré, je ne les en ai point privés ; je n’ai refusé à mon cœur aucune joie, car mon cœur s’est réjoui de tout mon travail, et c’est là la part que j’ai eue de tout mon travail. Et je me suis tourné vers toutes les œuvres que mes mains avaient faites, et vers tout le travail dont je m’étais travaillé pour [les] faire ; et voici, tout était vanité et poursuite du vent, et il n’y en avait aucun profit sous le soleil.


Le Prédicateur a d’abord appliqué son cœur à la connaissance. Que de choses passionnantes à découvrir, dans tous les domaines : arts, sciences, tourisme, archéologie… ! Elles sont mises aujourd’hui à la portée de la jeunesse par des moyens modernes. Mais plus le sage avance dans ses recherches, plus ardus deviennent les problèmes, et plus il est découragé. L’esprit humain est emprisonné dans les murs de ses propres raisonnements. Seule la Parole de Dieu affranchit la pensée et communique la vraie connaissance. Occupation ingrate, fatigue, chagrin, douleur, telle a été la triste conclusion du sage (chap. 1, 13, 18 ; 12, 12). — Allons, se dit-il alors, ne pensons plus qu’aux plaisirs de la vie (chap. 2, 1-3). Mais là aussi, son expérience tourne court ; vanité et déraison sont les mots qui, cette fois, la résument. Toute joie humaine est gâtée par le sentiment qu’elle n’est pas durable (Prov. 14, 13). — Est-ce peut-être l’abondance des biens terrestres qui pourra le satisfaire ? Qui était mieux placé que Salomon pour accumuler et gérer des richesses, accomplir les « grandes choses » que l’ambition humaine ne cesse de se proposer (2 Chron. 9, 22…) ? Eh bien ! écoutons comment, finalement, il les apprécie : « vanité et poursuite du vent » (v. 11).