Année 5, 3 avril

Ecclésiaste 2, 12-26

Et je me suis tourné pour voir la sagesse, et les choses déraisonnables et la folie ; car que fera l’homme qui viendra après le roi ? — ce qui a été déjà fait. Et j’ai vu que la sagesse a un avantage sur la folie, comme la lumière a un avantage sur les ténèbres. Le sage a ses yeux à sa tête, et le fou marche dans les ténèbres ; mais j’ai connu, moi aussi, qu’un même sort les atteint tous. Et j’ai dit en mon cœur : Le sort du fou m’atteint, moi aussi ; et pourquoi alors ai-je été si sage ? Et j’ai dit en mon cœur que cela aussi est vanité. Car jamais on ne se souviendra du sage, non plus que du fou, puisque déjà dans les jours qui viennent tout est oublié. Et comment le sage meurt-il comme le fou ? Et j’ai haï la vie, parce que l’œuvre qui se fait sous le soleil m’a été à charge, car tout est vanité et poursuite du vent. Et j’ai haï tout le travail auquel j’ai travaillé sous le soleil, parce que je dois le laisser à l’homme qui sera après moi. Et qui sait s’il sera un sage ou un sot ? Et il sera maître de tout mon travail auquel j’ai travaillé et dans lequel j’ai été sage sous le soleil. Cela aussi est vanité.

Alors je me suis mis à faire désespérer mon cœur à l’égard de tout le travail dont je me suis travaillé sous le soleil. Car il y a tel homme qui a travaillé avec sagesse, et avec connaissance, et avec droiture, et qui laisse [ce qu’il a acquis] à un homme qui n’y a pas travaillé, pour être son partage. Cela aussi est vanité et un grand mal.

Car qu’est-ce que l’homme a de tout son travail, et de la poursuite de son cœur, dont il s’est tourmenté sous le soleil ? Car tous ses jours sont douleur, et son occupation est chagrin ; même la nuit son cœur ne repose pas. Cela aussi est vanité.

Il n’y a rien de bon pour l’homme que de manger et de boire, et de faire jouir son âme du bien-être dans son travail. Et j’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu. Car qui peut manger, et qui peut jouir plus que moi ? Car à l’homme qui est bon devant lui, [Dieu] donne sagesse et connaissance et joie ; mais à celui qui pèche, il donne l’occupation de rassembler et d’amasser, pour donner à celui qui est bon devant Dieu. Cela aussi est vanité et poursuite du vent.


« Quel profit a l’homme de tout son labeur… ? » était la première question posée par le prédicateur (chap. 1, 1). « Aucun profit », a répondu le verset 11. Sur le moment, il se tourmente, ses jours sont douleur et son occupation chagrin ; la nuit même, il ne se repose pas (v. 22, 23). Et quant à l’avenir, il réalise que rien n’est stable. — Devant ce tableau désespérant (v. 20), que fera l’enfant de Dieu ? Il ne lui est pas défendu d’aimer la vie et de voir d’heureux jours ici-bas. Mais ce ne sera pas en parcourant le monde à la recherche d’un bonheur illusoire. C’est à lui-même qu’il appartient d’en réaliser les conditions : « … qu’il garde sa langue du mal,… qu’il fasse le bien ;… qu’il recherche la paix… » (1 Pier. 3, 10, 11 ; quand nous ne sommes pas heureux, nous accusons si volontiers les autres !). Et d’autre part, le travail est nécessaire, mais il faut qu’il soit paisible, accompli pour le Seigneur, et non pour servir sa propre ambition (2 Thess. 3, 12 ; Col. 3, 23-25). Chers amis, que chacun de nous s’interroge : Quel est le but de mon travail ? Car les choses n’ont pas du tout le même aspect, selon qu’elles sont considérées à la lumière du soleil, ou à celle de l’éternité. Seule cette dernière nous révèlera ce qui est vraiment profitable.