Année 5, 4 avril

Ecclésiaste 3, 1-22

Il y a une saison pour tout, et il y a un temps pour toute affaire sous les cieux. Il y a un temps de naître, et un temps de mourir ; un temps de planter, et un temps d’arracher ce qui est planté ; un temps de tuer, et un temps de guérir ; un temps de démolir, et un temps de bâtir ; un temps de pleurer, et un temps de rire ; un temps de se lamenter, et un temps de sauter de joie ; un temps de jeter des pierres, et un temps d’amasser des pierres ; un temps d’embrasser, et un temps de s’éloigner des embrassements ; un temps de chercher, et un temps de perdre ; un temps de garder, et un temps de jeter ; un temps de déchirer, et un temps de coudre ; un temps de se taire, et un temps de parler ; un temps d’aimer, et un temps de haïr ; un temps de guerre, et un temps de paix.

Celui qui agit, quel profit a-t-il de ce à quoi il travaille ? J’ai vu l’occupation que Dieu a donnée aux fils des hommes pour s’y fatiguer : il a fait toute chose belle en son temps ; et il a mis le monde dans leur cœur, de sorte que l’homme ne peut comprendre, depuis le commencement jusqu’à la fin, l’œuvre que Dieu a faite.

J’ai connu qu’il n’y a rien de bon pour eux, sauf de se réjouir et de se faire du bien pendant leur vie ; et aussi que tout homme mange et boive, et qu’il jouisse du bien-être dans tout son travail : cela, c’est un don de Dieu. J’ai connu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours ; il n’y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher ; et Dieu le fait, afin que, devant lui, on craigne. Ce qui est a déjà été, et ce qui est à venir est déjà arrivé, et Dieu ramène ce qui est passé.

Et j’ai encore vu sous le soleil que, dans le lieu du jugement, là il y avait la méchanceté, et que, dans le lieu de la justice, là il y avait la méchanceté. J’ai dit en mon cœur : Dieu jugera le juste et le méchant ; car il y a là un temps pour toute affaire et pour toute œuvre.

J’ai dit en mon cœur : Quant aux fils des hommes [il en est ainsi], pour que Dieu les éprouve, et qu’ils voient eux-mêmes qu’ils ne sont que des bêtes. Car ce qui arrive aux fils des hommes est aussi ce qui arrive aux bêtes ; il y a pour tous un même sort : comme celle-ci meurt, ainsi meurt celui-là ; et ils ont tous un même souffle, et l’homme n’a point d’avantage sur la bête, car tout est vanité. Tout va dans un même lieu, tout est de poussière, et tout retourne à la poussière. Qui est-ce qui connaît l’esprit des fils des hommes ? Celui-ci monte-t-il en haut, et l’esprit de la bête descend-il en bas dans la terre ? Et j’ai vu qu’il n’y a rien de mieux [que ceci] : que l’homme se réjouisse dans ce qu’il fait, car c’est là sa part ; car qui l’amènera pour voir ce qui sera après lui ?


Dieu ordonne « les temps » de toutes Ses créatures. Il a ainsi déterminé la date de notre naissance, et celle de tous les événements de notre vie. Comme le psalmiste, le chrétien peut dire avec confiance : Seigneur, « mes temps sont en ta main » (Ps. 31, 15). À tout ce que Lui fait, « il n’y a rien à ajouter, ni rien à en retrancher » (v. 14). Il « a fait toute chose belle en son temps » (v. 11) ; la création est sortie parfaite des mains de Dieu. Mais, malgré toutes les merveilles qui sont encore visibles dans la nature, nous ne pouvons plus l’admirer aujourd’hui dans sa splendeur et sa fraîcheur primitives. L’homme l’a souillée et dégradée par sa méchanceté (v. 16) ; il l’a assujettie à la vanité (Rom. 8, 20). Les épines et les ronces lui rappellent sa chute (Gen. 3, 18). De plus, « au milieu du naufrage produit par le péché, l’homme lui-même ne subsiste que comme une triste épave de ses bénédictions passées » (H.R.). Et, finalement, le verset 20 évoque la sentence de Genèse 3, 19 : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière ». Pour chacun échoit « le temps de mourir », plus proche souvent qu’il ne le pense. Ah, cher lecteur, si vous n’êtes pas encore sauvé, sachez qu’il existe aussi un temps pour se convertir, et que c’est aujourd’hui.