Année 5, 8 avril

Ecclésiaste 7, 1-15

Mieux vaut une bonne renommée que le bon parfum, et le jour de la mort que le jour de la naissance. Mieux vaut aller dans la maison de deuil, que d’aller dans la maison de festin, en ce que là est la fin de tout homme ; et le vivant prend cela à cœur. Mieux vaut le chagrin que le rire, car le cœur est rendu meilleur par la tristesse du visage. Le cœur des sages est dans la maison de deuil, mais le cœur des sots, dans la maison de joie. Mieux vaut écouter la répréhension du sage, que d’écouter la chanson des sots. Car comme le bruit des épines sous la marmite, ainsi est le rire du sot. Cela aussi est vanité.

Certainement, l’oppression rend insensé le sage, et le don ruine le cœur. Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement. Mieux vaut un esprit patient qu’un esprit hautain. Ne te hâte pas en ton esprit pour t’irriter, car l’irritation repose dans le sein des sots.

Ne dis pas : Comment se fait-il que les jours précédents ont été meilleurs que ceux-ci ? car ce n’est pas par sagesse que tu t’enquiers de cela. La sagesse est aussi bonne qu’un héritage, et profitable pour ceux qui voient le soleil ; car on est à l’ombre de la sagesse [comme] à l’ombre de l’argent ; mais l’avantage de la connaissance, [c’est que] la sagesse fait vivre celui qui la possède.

Considère l’œuvre de Dieu, car qui peut redresser ce qu’il a tordu ? Au jour du bien-être, jouis du bien-être, et, au jour de l’adversité, prends garde ; car Dieu a placé l’un vis-à-vis de l’autre, afin que l’homme ne trouve rien [de ce qui sera] après lui.

J’ai vu tout [cela] dans les jours de ma vanité : il y a tel juste qui périt par sa justice, et il y a tel méchant qui prolonge [ses jours] par son iniquité.


Le prédicateur a exploré le monde. Qu’a-t-il vu partout ? Vanité, souffrance, désordre et folie. Une question se pose alors, pour le sage : Comment doit-il se comporter, au milieu de cet état de choses auquel il ne peut rien changer ? Sous forme de sentences, qui rappellent le livre des Proverbes, l’Ecclésiaste nous donne maintenant des conseils de sagesse et de prudence. — N’évitons pas la maison de deuil (v. 2-4). Elle nous rappellera notre fragilité, et nous donnera plus de sérieux. Voir la peine des autres rendra peut-être notre cœur plus sensible, et nous dictera peut-être des paroles de sympathie propres à diriger vers le Seigneur la pensée des affligés. Suivent d’autres recommandations : Ne te hâte pas en ton esprit pour t’irriter. La colère est souvent fille de la précipitation et compagne de la sottise (v. 9). — « Ne dis pas : Comment se fait-il que les jours précédents ont été meilleurs que ceux-ci ? » (v. 10 ; Jug. 6, 13). « Car ne croyons pas qu’il soit plus difficile de suivre le Seigneur aujourd’hui que du temps de nos parents ou de nos grands-parents… Les ressources qu’ils ont trouvées dans sa Parole et dans sa communion sont à notre disposition pour nous conduire dans un monde qui moralement n’a pas changé » (G.A.).