Année 5, 13 avril

Ecclésiaste 11, 1-10

Jette ton pain sur la face des eaux, car tu le trouveras après bien des jours. Donne une portion à sept, et même à huit ; car tu ne sais pas quel mal arrivera sur la terre.

Si les nuées sont pleines, elles verseront la pluie sur la terre ; et si un arbre tombe, vers le midi ou vers le nord, à l’endroit où l’arbre sera tombé, là il sera.

Celui qui observe le vent ne sèmera pas ; et celui qui regarde les nuées ne moissonnera pas. Comme tu ne sais point quel est le chemin de l’esprit, [ni] comment [se forment] les os dans le ventre de celle qui est enceinte, ainsi tu ne connais pas l’œuvre de Dieu qui fait tout. Le matin, sème ta semence, et, le soir, ne laisse pas reposer ta main ; car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si tous les deux seront également bons.

La lumière est douce, et il est agréable pour les yeux de voir le soleil ; mais si un homme vit beaucoup d’années, [et] se réjouit en toutes, qu’il se souvienne aussi des jours de ténèbres, car ils sont en grand nombre : tout ce qui arrive est vanité. Réjouis-toi, jeune homme, dans ta jeunesse, et que ton cœur te rende heureux aux jours de ton adolescence, et marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux ; mais sache que, pour toutes ces choses, Dieu t’amènera en jugement. Ôte de ton cœur le chagrin, et fais passer le mal loin de ta chair ; car le jeune âge et l’aurore sont vanité.


Il semblerait que « la face des eaux » soit l’endroit le moins approprié pour y répandre du pain (v. 1). Mais ce pain, c’est la Parole de vie, et les eaux nous parlent du monde dans son état de trouble et d’agitation. Et c’est bien là que le Seigneur nous appelle à répandre l’évangile, libéralement (v. 2), sans regarder aux difficultés (v. 4), sans nous poser de questions (v. 5 ; Jean 3, 8), et sans relâcher notre effort (v. 6). Et si nous avons tendance ensuite à nous en attribuer quelque mérite, rappelons-nous que c’est « Dieu qui fait tout » (v. 5 fin). Le verset 3 évoque la grâce, substance de l’évangile (És. 55, 10, 11). Mais l’annonce du jugement en fait également partie. « Réjouis-toi, jeune homme, dans ta jeunesse, … marche dans les voies de ton cœur… ». C’est la philosophie de beaucoup de jeunes insouciants. Eh bien ! la fin de la phrase est propre à les faire réfléchir : …« mais sache que, pour toutes ces choses, Dieu t’amènera en jugement » (v. 9). Oui, « Dieu te demandera compte de chaque jouissance : Pour qui et pour quoi as-tu vécu ? Tout ne se borne pas à la terre. Il y a un Dieu et ce Dieu est juge » (H.R.). Ami lecteur encore inconverti, puisse cet avertissement te conduire au verset 1 du chapitre 12.