Année 5, 25 avril

Daniel 2, 1-16

Et en la seconde année du règne de Nebucadnetsar, Nebucadnetsar songea des songes, et son esprit fut agité, et son sommeil le quitta. Et le roi commanda d’appeler les devins, et les enchanteurs, et les magiciens, et les Chaldéens, pour exposer au roi ses songes ; et ils vinrent et se tinrent devant le roi. Et le roi leur dit : J’ai songé un songe, et mon esprit est agité pour connaître le songe. Et les Chaldéens dirent au roi, en syriaque : Ô roi, vis à jamais ! Dis le songe à tes serviteurs, et nous en indiquerons l’interprétation. Le roi répondit et dit aux Chaldéens : La chose est par moi prononcée : si vous ne me faites pas connaître le songe et son interprétation, vous serez mis en pièces, et vos maisons seront réduites en tas d’immondices ; mais, si vous indiquez le songe et son interprétation, vous recevrez de ma part des dons, et des présents, et de grands honneurs. Indiquez-moi donc le songe et son interprétation. Ils répondirent pour la seconde fois et dirent : Que le roi dise le songe à ses serviteurs, et nous en indiquerons l’interprétation. Le roi répondit et dit : Je sais très certainement que vous voulez gagner du temps, parce que vous voyez que la chose est par moi prononcée ; or, si vous ne me faites pas connaître le songe, il y a un seul et même décret pour vous ; car vous avez préparé une parole mensongère et perverse pour la dire devant moi, en attendant que le temps ait changé. C’est pourquoi, dites-moi le songe, et je saurai que vous pouvez m’en indiquer l’interprétation. Les Chaldéens répondirent devant le roi et dirent : Il n’existe pas un homme sur la terre qui puisse indiquer la chose que le roi demande ; c’est pourquoi aucun roi, quelque grand et puissant qu’il fût, n’a demandé chose pareille d’aucun devin, ou enchanteur, ou Chaldéen ; et la chose que le roi demande est difficile, et il n’existe personne qui puisse l’indiquer devant le roi, excepté les dieux, dont la demeure n’est pas avec la chair.

À cause de cela, le roi s’irrita et se mit dans une très grande colère, et commanda de détruire tous les sages de Babylone. Et un décret fut promulgué [portant] que les sages fussent tués ; et on chercha Daniel et ses compagnons, pour les tuer. Alors Daniel répondit avec prudence et avec sens à Arioc, chef des gardes du roi, qui était sorti pour tuer les sages de Babylone ; il répondit et dit à Arioc, le grand officier du roi : Pourquoi ce décret est-il si rigoureux de par le roi ? Alors Arioc fit connaître la chose à Daniel. Et Daniel entra et demanda au roi de lui accorder du temps pour indiquer au roi l’interprétation.


Que de ressemblances entre le temps de Daniel et celui de Joseph ! Dieu parle à Nebucadnetsar, comme au Pharaon jadis, par le moyen de songes prophétiques (Gen. 41). Et l’interprète, qu’Il a préparé pour les expliquer, est aussi un jeune captif de la race d’Israël. C’est parce qu’il s’était gardé de toute souillure (comp. Gen. 39), que Daniel a été choisi pour révéler les secrets de Dieu. Chers jeunes amis, ne l’oubliez pas : c’est seulement dans la mesure où vous vous conserverez purs du monde, que le Seigneur se plaira à vous instruire et à se servir de vous. — Remarquons comment Daniel reste dans l’ombre, jusqu’à ce que l’incapacité des hommes à comprendre les pensées de Dieu ait été dûment constatée. Les Chaldéens eux-mêmes affirment : « Il n’existe pas un homme… qui puisse indiquer la chose… excepté les dieux… » (v. 10, 11 ; chap. 5, 11). Ils ne peuvent que reconnaître leur ignorance, comme autrefois les devins de l’Égypte (Exo. 8, 19). La conclusion des Chaldéens aurait dû humilier et confondre l’orgueilleux monarque ! Il se met au contraire dans une très grande colère, et commande de tuer tous les sages. En contraste, le verset 14 souligne la prudence et le bon sens de Daniel. Il veut se réserver le temps de placer toute cette affaire devant Dieu.