Année 5, 3 mai

Daniel 5, 1-12

* Le roi Belshatsar fit un grand festin à mille de ses grands, et but du vin devant les mille. Belshatsar, comme il buvait le vin, commanda d’apporter les vases d’or et d’argent que son père Nebucadnetsar avait tirés du temple qui était à Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, y bussent. Alors on apporta les vases d’or qu’on avait tirés du temple de la maison de Dieu, qui était à Jérusalem ; et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, y burent. Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or et d’argent, d’airain, de fer, de bois, et de pierre. En ce même moment, les doigts d’une main d’homme sortirent, et écrivirent, vis-à-vis du chandelier, sur le plâtre de la muraille du palais du roi ; et le roi vit l’extrémité de la main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent ; et les liens de ses reins se délièrent, et ses genoux se heurtèrent l’un contre l’autre.

Le roi cria avec force d’amener les enchanteurs, les Chaldéens et les augures. Le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : Quiconque lira cette écriture et m’en indiquera l’interprétation sera revêtu de pourpre, et [aura] une chaîne d’or autour de son cou, et sera le troisième gouverneur dans le royaume. Alors arrivèrent tous les sages du roi, mais ils ne purent lire l’écriture ni faire connaître au roi l’interprétation. Alors le roi Belshatsar fut extrêmement troublé, et il changea de couleur ; et ses grands furent bouleversés. La reine, à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la maison du festin. La reine prit la parole et dit : Ô roi, vis à jamais ! Que tes pensées ne te troublent pas, et ne change pas de couleur : il y a un homme dans ton royaume, en qui est l’esprit des dieux saints ; et, aux jours de ton père, de la lumière, et de l’intelligence, et une sagesse comme la sagesse des dieux, ont été trouvées en lui ; et le roi Nebucadnetsar, ton père, — ton père, ô roi, l’a établi chef des devins, des enchanteurs, des Chaldéens, des augures, parce qu’un esprit extraordinaire, et la connaissance et l’intelligence pour interpréter les songes et pour expliquer les énigmes et pour résoudre les problèmes difficiles, ont été trouvés en lui, en Daniel, à qui le roi a donné le nom de Belteshatsar. Que Daniel soit donc appelé, et il indiquera l’interprétation.


Le temps de Nebucadnetsar avait été marqué par la persécution des fidèles (chap. 3). Celui de son successeur, Belshatsar, se signale au contraire par l’indifférence religieuse, l’abondance facile, la recherche des plaisirs. Dans l’histoire du monde, de telles périodes se succèdent, et notre époque « éclairée » et tolérante ressemble beaucoup à celle de l’impie Belshatsar. Les croyants ne sont plus persécutés, dans nos pays. Mais Dieu est outragé d’une autre manière ; nous en avons l’image dans ce festin. Pour orner sa table, le roi sacrilège ne craint pas de faire apporter les saints ustensiles du temple. Et l’orgie continue de plus belle… lorsque arrive une chose effrayante. Sur la paroi, « vis-à-vis du chandelier » (comp. Nomb. 8, 2), une main se profile, trace quelques mots, disparaît… Le roi est livide, ses genoux s’entrechoquent ; les grands aussi sont épouvantés. Quel sage lira la tragique écriture (1 Cor. 1, 19) ? Le prince léger et mondain ne connaît pas Daniel (comp. Exo. 1, 8). Mais la reine mère saura le désigner. Pas plus que le prophète, elle n’assistait au festin. Séparation du monde et discernement spirituel vont de pair. — Dieu avertit les hommes de notre génération, non plus par des messages mystérieux, mais par Sa Parole.