Année 5, 9 mai

Daniel 8, 1-14

* La troisième année du règne de Belshatsar le roi, une vision m’apparut, à moi, Daniel, après celle qui m’était apparue au commencement. Et je vis dans la vision ; et il arriva, quand je vis, que j’étais à Suse, le palais, qui est dans la province d’Élam. Et je vis dans la vision, et j’étais près du fleuve Ulaï. Et je levai les yeux, et je vis ; et voici, un bélier se tenait devant le fleuve, et il avait deux cornes ; et les deux cornes étaient hautes, et l’une était plus haute que l’autre, et la plus haute s’éleva la dernière. Je vis le bélier heurtant vers l’occident, et vers le nord, et vers le midi ; et aucune bête ne pouvait tenir devant lui, et il n’y avait personne qui pût délivrer de sa main ; et il fit selon son gré, et devint grand. Et je considérais, et voici, un bouc venant du couchant sur la face de toute la terre, et qui ne touchait pas la terre ; et le bouc avait une corne de grande apparence entre ses yeux. Et il vint jusqu’au bélier qui avait les deux cornes, que j’avais vu se tenir devant le fleuve, et courut sur lui dans la fureur de sa force. Et je le vis arriver tout près du bélier, et il s’exaspéra contre lui et frappa le bélier, et brisa ses deux cornes, et le bélier fut sans force pour tenir devant lui : il le jeta par terre et le foula aux pieds, et il n’y eut personne qui pût délivrer le bélier de sa main.

Et le bouc devint très grand ; et lorsqu’il fut devenu fort, la grande corne fut brisée, et quatre cornes de grande apparence s’élevèrent à sa place, vers les quatre vents des cieux. Et de l’une d’elles sortit une petite corne, et elle grandit extrêmement vers le midi, et vers le levant, et vers le [pays] de beauté. Et elle grandit jusqu’à l’armée des cieux, et fit tomber à terre une partie de l’armée et des étoiles, et les foula aux pieds. (Et il s’éleva jusqu’au chef de l’armée ; et le [sacrifice] continuel fut ôté à celui-ci, et le lieu de son sanctuaire fut renversé. Et un temps de détresse fut assigné au [sacrifice] continuel, pour cause de transgression.) Et elle jeta la vérité par terre, et agit, et prospéra. Et j’entendis un saint qui parlait ; et un autre saint dit au personnage qui parlait : Jusqu’où [va] la vision du [sacrifice] continuel et de la transgression qui désole, pour livrer le lieu saint et l’armée pour être foulés aux pieds ? Et il me dit : Jusqu’à deux mille et trois cents soirs [et] matins ; alors le lieu saint sera purifié.


La nouvelle vision accordée à Daniel, avant la fin du premier empire (v. 1), concerne pourtant déjà les relations du second royaume (la Perse) avec le troisième (la Grèce ou Javan), ainsi que l’évolution finale de ce dernier. La domination médo-perse (le bélier) devait être abattue et remplacée par « le bouc », c’est-à-dire l’empire grec. À son tour, celui-ci allait se disloquer, à la mort d’Alexandre, pour être partagé entre quatre de ses généraux (v. 8). Point par point, la vision a été remarquablement confirmée par l’histoire. Après quoi, sans transition, la prophétie, passant par-dessus les temps actuels, nous transporte au « temps de la fin » (v. 17). Pendant que l’Occident sera gouverné par « la Bête » (chap. 7), un autre personnage extrêmement puissant se lèvera en Orient, à la place occupée jadis par une des autres « cornes ». C’est l’Assyrien, mentionné par d’autres prophètes. Sa seule ambition sera de grandir, de s’élever toujours plus. Il s’étendra en direction du « pays de beauté » (Israël), et dans sa témérité impie, ôtera de Jérusalem le culte de Dieu. Rien n’égalera son orgueil et sa folie. Et pourtant !… Fouler aux pieds les dons célestes et le sacrifice de Christ, jeter la vérité par terre, c’est l’attitude de tous ceux qui renient la foi (v. 9-12).