Année 5, 10 mai

Daniel 8, 15-27

Et il arriva que, lorsque moi, Daniel, j’eus vu la vision, j’en cherchai l’intelligence ; et voici, comme l’apparence d’un homme se tint vis-à-vis de moi ; et j’entendis la voix d’un homme au milieu de l’Ulaï ; et il cria et dit : Gabriel, fais comprendre à celui-ci la vision. Et il vint près du lieu où j’étais, et quand il vint, je fus effrayé et je tombai sur ma face ; et il me dit : Comprends, fils d’homme, car la vision est pour le temps de la fin.

Or, comme il parlait avec moi, j’étais dans une profonde stupeur, ma face contre terre ; et il me toucha et me fit tenir debout à la place où j’étais. Et il dit : Voici, je te fais connaître ce qui aura lieu à la fin de l’indignation ; car à un temps déterminé sera la fin. Le bélier que tu as vu, qui avait deux cornes, ce sont les rois de Médie et de Perse. Et le bouc velu, c’est le roi de Javan ; et la grande corne qui était entre ses yeux, c’est le premier roi ; et qu’elle ait été brisée et que quatre [autres cornes] se soient élevées à sa place, c’est que quatre royaumes s’élèveront de la nation, mais non avec sa puissance. Et au dernier temps de leur royaume, quand les transgresseurs auront comblés la mesure, il s’élèvera un roi au visage audacieux, et entendant les énigmes ; et sa puissance sera forte, mais non par sa propre puissance ; et il détruira merveilleusement, et il prospérera et agira ; et il détruira les [hommes] forts et le peuple des saints ; et, par son intelligence, il fera prospérer la fraude dans sa main ; et il s’élèvera dans son cœur ; et, par la prospérité il corrompra beaucoup de gens ; et il se lèvera contre le prince des princes, mais il sera brisé sans main. Et la vision du soir et du matin, qui a été dite, est vérité. Et toi, serre la vision, car [elle est] pour beaucoup de jours.

Et moi, Daniel, je défaillis, et je fus malade quelques jours ; puis je me levai, et je m’occupai des affaires du roi. Et je fus stupéfié de la vision, mais personne ne la comprit.


L’ange Gabriel est chargé d’expliquer à Daniel la vision qui l’a tant effrayé. Dans les derniers temps du royaume à venir — celui du Nord, de l’empire grec — lorsque la méchanceté des hommes sera arrivée à son comble (v. 23), un roi se lèvera, appelé l’Assyrien, différent de la petite corne du chapitre 7. Cet homme utilisera son intelligence extraordinaire pour faire le mal (v. 24, 25). En dernier lieu, il osera s’attaquer à Christ. Alors il sera brisé par l’intervention directe de Dieu (sans main), en contraste avec l’histoire des empires, où nous voyons Dieu utiliser l’un pour abattre l’autre (Job 34, 20). — Ce chapitre nous a ainsi montré comment les cornes du bélier (l’empire des Mèdes et des Perses) ont été brisées et remplacées par la corne du bouc (l’empire grec), et enfin par le roi audacieux lui-même. Dieu permet que cet homme s’élève, élimine ses concurrents, remplisse la terre de ses exploits, mais sa fin est d’être brisé (Prov. 6, 15). L’histoire nous en fournit déjà plus d’un exemple. Ainsi Alexandre, dit le Grand, ce conquérant, mort à trente-trois ans après avoir subjugué un immense empire, et qui illustre sans doute, mieux que beaucoup, cette parole du Seigneur Jésus : « Que profitera-t-il à un homme s’il gagne le monde entier, et qu’il fasse la perte de son âme ? » (Matt. 16, 26).