Année 5, 18 mai

Osée 1, 1-11

La parole de l’Éternel qui vint à Osée, fils de Beéri, aux jours d’Ozias, de Jotham, d’Achaz, et d’Ézéchias, rois de Juda, et aux jours de Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël.

Commencement de la parole de l’Éternel par Osée. Et l’Éternel dit à Osée : Va, prends-toi une femme prostituée et des enfants de prostitution ; car le pays s’est entièrement prostitué en abandonnant l’Éternel. Et il s’en alla et prit Gomer, fille de Diblaïm ; et elle conçut, et lui enfanta un fils. Et l’Éternel lui dit : Appelle son nom Jizreël, car encore un peu de temps, et je visiterai le sang de Jizreël sur la maison de Jéhu, et je ferai cesser le royaume de la maison d’Israël ; et il arrivera, en ce jour-là, que je briserai l’arc d’Israël dans la vallée de Jizreël.

Et elle conçut encore, et enfanta une fille ; et il lui dit : Appelle son nom Lo-Rukhama, car je ne ferai plus miséricorde à la maison d’Israël, pour leur pardonner encore ; mais je ferai miséricorde à la maison de Juda, et je les sauverai par l’Éternel leur Dieu ; et je ne les sauverai pas par l’arc, ni par l’épée, ni par la guerre, [ni] par des chevaux, ni par des cavaliers.

Et elle sevra Lo-Rukhama. Et elle conçut, et enfanta un fils. Et il dit : Appelle son nom Lo-Ammi, car vous n’êtes pas mon peuple, et je ne serai pas à vous.

Cependant le nombre des fils d’Israël sera comme le sable de la mer, qui ne se peut mesurer ni nombrer ; et il arrivera que, dans le lieu où il leur a été dit : Vous n’êtes pas mon peuple, il leur sera dit : Fils du *Dieu vivant. Et les fils de Juda et les fils d’Israël se rassembleront, et s’établiront un chef, et monteront du pays ; car la journée de Jizreël est grande.


La prophétie d’Osée, contemporain d’Ésaïe, nous ramène aux temps du second livre des Rois, avant les transportations. Elle s’adresse principalement aux dix tribus (souvent appelées du nom d’Éphraïm, leur chef de file), lesquelles ont sombré dans l’idolâtrie plus vite que Juda. Souillé par ses idoles, infidèle à l’alliance avec son Dieu, Israël est représenté par la femme impure que le prophète est invité à prendre pour épouse. Le nom même de ses enfants signifie la condamnation (comp. És. 8, 1-4 — précisons que les verbes « se prostituer », ou « commettre la fornication », signifient, dans ces chapitres, abandonner Dieu et s’attacher à des idoles). Israël a lui-même brisé les relations l’unissant à l’Éternel. Toutefois, le verset 10, cité par Paul aux Romains, nous apprend que la transgression d’Israël a eu une conséquence inattendue et merveilleuse : les croyants, « non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les nations », sont appelés désormais « fils du Dieu vivant » (Rom. 9, 24-26). Ce Dieu vivant devient un Père. La sentence « Lo-Ammi », prononcée sur Israël coupable, a été suivie de l’appel d’un peuple céleste, une famille, jouissant avec son Dieu et Père d’une relation indissoluble, à laquelle même nos péchés ne peuvent porter atteinte (1 Pier. 2, 10).