Année 5, 19 mai

Osée 2, 1-17

* Dites à vos frères : Ammi ! et à vos sœurs : Rukhama !

Plaidez contre votre mère, plaidez ! car elle n’est pas ma femme et je ne suis pas son mari ; et qu’elle ôte ses prostitutions de devant sa face, et ses adultères d’entre ses seins, de peur que je ne la dépouille à nu, et que je ne la place là comme au jour de sa naissance, et que je n’en fasse comme un désert, et que je ne la rende comme une terre aride, et ne la tue de soif. Et je ne ferai pas miséricorde à ses enfants, car ce sont des enfants de prostitution ; car leur mère s’est prostituée, celle qui les a conçus s’est déshonorée ; car elle a dit : J’irai après mes amants qui m’ont donné mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson. C’est pourquoi, voici, je vais fermer ton chemin avec des épines, et j’élèverai une clôture ; et elle ne trouvera pas ses sentiers. Et elle courra après ses amants, et ne les atteindra pas ; et elle les cherchera, et ne les trouvera pas. Et elle dira : J’irai et je m’en retournerai à mon premier mari ; car alors j’étais mieux que maintenant. Et elle ne sait pas que c’est moi qui lui ait donné le blé, et le moût, et l’huile. Je lui ai multiplié aussi l’argent et l’or : — ils l’ont employé pour Baal. C’est pourquoi je reprendrai mon blé en son temps, et mon moût en sa saison ; et j’ôterai ma laine et mon lin, qui devaient couvrir sa nudité. Et maintenant je découvrirai sa honte aux yeux de ses amants, et personne ne la délivrera de ma main ; et je ferai cesser toutes ses délices, sa fête, sa nouvelle lune, et son sabbat, et toutes ses assemblées ; et je détruirai sa vigne et son figuier, dont elle disait : Ce sont là mes présents que mes amants m’ont donnés ; et j’en ferai une forêt, et les bêtes des champs les dévoreront. Et je visiterai sur elle les jours des Baals, où elle leur brûlait de l’encens, et se parait de son anneau de nez et de ses colliers, et allait après ses amants, et m’a oublié, dit l’Éternel.

C’est pourquoi, voici, moi, je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur ; et de là je lui donnerai ses vignes, et la vallée d’Acor pour une porte d’espérance ; et là elle chantera comme dans les jours de sa jeunesse et comme au jour où elle monta du pays d’Égypte. Et il arrivera, en ce jour-là, dit l’Éternel, que tu m’appelleras : Mon mari, et tu ne m’appelleras plus : Mon maître. Et j’ôterai de sa bouche les noms des Baals, et on ne se souviendra plus de leur nom.


La cause d’Israël est indéfendable (v. 2 ; comp. És. 1, 18). Après un réquisitoire accablant, Dieu prononce la sanction sur l’infidélité de ce peuple : « c’est pourquoi, voici, je vais fermer ton chemin… » (v. 6)… « c’est pourquoi je reprendrai mon blé… » (v. 9). « C’est pourquoi… », et on pourrait s’attendre à un châtiment plus sévère encore. Mais qu’annonce le verset 14 ? « C’est pourquoi, voici, moi, je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur ». Incomparable grâce de Dieu ! Le péché des siens devient, pour Lui, l’occasion de déployer Son infinie miséricorde. Au lieu de chasser « l’épouse » ingrate et coupable, Il la prend par la main, et, seul à seul avec elle, s’adresse à elle de manière à toucher son cœur. Mais pourquoi mentionner cette sinistre vallée d’Acor ? N’évoquait-elle pas le péché d’Acan et ses tragiques conséquences (Jos. 7, 26) ? Eh bien ! c’est elle que Dieu choisit, pour en faire désormais « une porte d’espérance » (comp. És. 65, 10). Et moralement, il en est de même pour nous. La vallée du trouble, le lieu où nous avons affaire à Dieu au sujet de nos fautes passées, devient « une porte d’espérance ». Ainsi, Dieu nous montre que la jouissance de la communion avec Lui a pour point de départ nécessaire la confession de nos péchés.