Année 5, 2 juin

Joël 2, 1-17

* Sonnez de la trompette en Sion, sonnez avec éclat dans ma sainte montagne ! Que tous les habitants du pays tremblent, car le jour de l’Éternel vient ; car il est proche, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et d’épaisses ténèbres : c’est comme l’aube qui s’étend sur les montagnes, — un peuple nombreux et fort, tel qu’il n’y en eut jamais, et qu’après lui, il n’y en aura point jusqu’aux années des générations et des générations.

Devant lui un feu dévore, et une flamme brûle après lui ; devant lui le pays est comme le jardin d’Éden, et après lui, la solitude d’un désert ; et rien ne lui échappe. Leur aspect est comme l’aspect des chevaux, et ils courent comme des cavaliers. Ils sautent :… c’est comme le bruit des chars sur les sommets des montagnes, comme le bruit d’une flamme de feu qui dévore le chaume, comme un peuple puissant rangé en bataille. Les peuples en sont angoissés, tous les visages pâlissent. Ils courent comme des hommes forts, ils escaladent la muraille comme des hommes de guerre ; ils marchent chacun dans son chemin, et ne changent pas leurs sentiers ; et ils ne se pressent pas l’un l’autre. Ils marchent chacun dans sa route ; ils se précipitent à travers les traits et ne sont pas blessés ; ils se répandent par la ville, ils courent sur la muraille, ils montent dans les maisons, ils entrent par les fenêtres comme un voleur. Devant eux la terre tremble, les cieux sont ébranlés, le soleil et la lune sont obscurcis, et les étoiles retirent leur splendeur. Et l’Éternel fait entendre sa voix devant son armée, car son camp est très grand, car l’exécuteur de sa parole est puissant ; parce que le jour de l’Éternel est grand et fort terrible ; et qui peut le supporter ?

Ainsi, encore maintenant, dit l’Éternel, revenez à moi de tout votre cœur, avec jeûne, et avec pleurs, et avec deuil ; et déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et revenez à l’Éternel, votre Dieu ; car il est plein de grâce et miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté, et il se repent du mal [dont il a menacé]. Qui sait ? il reviendra et se repentira et laissera après lui une bénédiction, une offrande et une libation à l’Éternel, votre Dieu.

Sonnez de la trompette en Sion, sanctifiez un jeûne, convoquez une assemblée solennelle ; assemblez le peuple, sanctifiez la congrégation, réunissez les anciens, assemblez les enfants et ceux qui tettent les mamelles ; que l’époux sorte de sa chambre, et l’épouse de sa chambre nuptiale ; que les sacrificateurs, les serviteurs de l’Éternel, pleurent entre le portique et l’autel, et qu’ils disent : Épargne ton peuple, ô Éternel, et ne livre pas ton héritage à l’opprobre, en sorte qu’ils soient le proverbe des nations. Pourquoi dirait-on parmi les peuples : Où est leur Dieu ?


Cette nuée d’assaillants farouches, l’Éternel l’appelle Son armée (v. 11, 25), bien qu’elle ait à sa tête l’impie et l’orgueilleux Assyrien, car ce dernier n’est que l’exécuteur de Sa parole, la « verge de sa colère » (És. 10, 5). Quand nous passons par la discipline, ne perdons jamais de vue la main fidèle qui nous la dispense. Cet échec, ce souci, cet accident, vient « du Seigneur ». Et ne ressemblons pas à l’enfant rageur, détruisant la baguette dont il s’attend à être frappé. On se le représente, ce gigantesque assaut, « tel qu’il n’y en eut jamais ». Il déborde, comme une irrésistible marée, par-dessus les murailles, et jusque dans les maisons. La même invasion est appelée ailleurs « le fléau qui inonde » (És. 28, 15). Ah, cette vision de cauchemar n’est-elle pas placée d’avance devant Israël comme un appel à sa conscience ? « Encore maintenant », il est temps pour lui — il est temps pour tous — de revenir à Dieu de tout son cœur, « avec pleurs et avec deuil… car Il est plein de grâce et miséricordieux… » (v. 12, 13 ; lire Jacq. 5, 11). « Sonnez de la trompette en Sion », répète le prophète (v. 1, 15 ; voir Nomb. 10, 9) ; c’est l’image de la prière instante de la foi ! Ainsi, à l’heure du danger, l’Éternel se souviendra des siens.