Année 5, 11 juin

Amos 6, 1-14

* Malheur à ceux qui sont à l’aise en Sion, et à ceux qui vivent en sécurité sur la montagne de Samarie, les grands de la première des nations, auprès desquels vient la maison d’Israël ! Passez à Calné, et voyez ; et, de là, allez à Hamath la grande, et descendez à Gath des Philistins : sont-elles meilleures que ces royaumes-ci ? Est-ce que leur frontière est plus étendue que votre frontière ? Vous qui éloignez le mauvais jour, et qui faites approcher le siège de la violence, vous qui vous couchez sur des lits d’ivoire et qui vous étendez mollement sur vos divans, et qui mangez les agneaux du troupeau et les veaux gras de l’étable ; qui chantez au son du luth, [et] inventez, comme David, à votre usage, des instruments pour le chant ; qui buvez le vin dans des coupes, et vous oignez de la meilleure huile, et ne vous affligez pas de la brèche de Joseph. C’est pourquoi, maintenant ils iront en captivité à la tête de ceux qui vont en captivité, et les cris de ceux qui sont mollement couchés cesseront.

Le Seigneur, l’Éternel, a juré par lui-même, dit l’Éternel, le Dieu des armées : J’ai en horreur l’orgueil de Jacob, et je hais ses palais ; et je livrerai la ville et tout ce qu’elle contient. Et il arrivera que, s’il reste dix hommes dans une maison, ils mourront ; et le parent de [l’un d’eux], celui qui doit le brûler, prendra le mort pour sortir de la maison les os, et il dira à celui qui est dans l’intérieur de la maison : Y a-t-il encore quelqu’un auprès de toi ? Et il dira : Personne ! Et il dira : Silence ! car nous ne pouvons faire mention du nom de l’Éternel.

Car voici, l’Éternel a commandé, et on frappera la grande maison de brèches, et la petite maison, de fentes. Les chevaux courront-ils sur un rocher, ou bien y labourera-t-on avec des bœufs ? Car vous avez changé le droit en poison, et en absinthe le fruit de la justice, vous qui vous réjouissez en ce qui n’est rien, vous qui dites : Avec notre force, ne nous sommes-nous pas acquis de la puissance ? Car voici, maison d’Israël, dit l’Éternel, le Dieu des armées, je suscite contre vous une nation, et ils vous opprimeront depuis l’entrée de Hamath jusqu’à la rivière de la plaine.


Précédemment déjà, l’Éternel avait mis le doigt sur la dureté de cœur, la hauteur, l’égoïsme et l’amour des aises, de Son peuple égaré (chap. 2, 6 ; 4, 1 ; 5, 11 ; comp. 1 Cor. 10, 24 ; 1 Jean 3, 17). Leur intelligence s’exerçait en vue de leur propre agrément (v. 5). État de choses qui parle aussi à notre conscience ! N’est-il pas malhonnête d’employer à notre usage, ce que le Seigneur nous a confié pour Son service ? Sans compter que le chemin de nos convoitises nous conduit, spirituellement parlant, à la servitude de l’Ennemi (comp. v. 7). Enfin, ce qui va de pair avec la prospérité matérielle et les goûts raffinés : « vous ne vous affligez pas de la brèche de Joseph » (v. 6). Les contemporains d’Amos ne souffraient plus de la division d’Israël en deux royaumes. Et aujourd’hui, la même cause, à savoir la poursuite assidue de nos aises et de nos intérêts, produit le même effet : une coupable indifférence quant à l’état de ruine de l’Église et à la division des chrétiens entre eux. — Le verset 8 affirme l’horreur de Dieu pour l’orgueil, racine de tout péché. Que le Seigneur nous apprenne à le juger en nous, dans ses manifestations les plus grossières comme les plus subtiles ! Souvenons-nous qu’Il résiste aux orgueilleux, mais qu’Il donne la grâce aux humbles (Jacq. 4, 6).