Année 5, 12 juin

Amos 7, 1-17

* Ainsi m’a fait voir le Seigneur, l’Éternel, et voici, il forma des sauterelles, comme le regain commençait à pousser ; et voici, c’était le regain après la fauche du roi. Et il arriva, lorsqu’elles eurent entièrement mangé l’herbe de la terre, que je dis : Seigneur Éternel, pardonne, je te prie ! Comment Jacob se relèvera-t-il ? car il est petit. L’Éternel se repentit de cela : cela ne sera pas, dit l’Éternel. Ainsi m’a fait voir le Seigneur, l’Éternel ; et voici, le Seigneur, l’Éternel, appela pour juger par le feu ; et il dévora le grand abîme, et il dévora l’héritage. Et je dis : Seigneur Éternel, cesse, je te prie ! Comment Jacob se relèvera-t-il ? car il est petit. L’Éternel se repentit de cela : cela aussi ne sera pas, dit le Seigneur, l’Éternel. Ainsi il m’a fait voir ; et voici, le Seigneur se tenait sur un mur [bâti] d’aplomb, et il avait un plomb à sa main. Et l’Éternel me dit : Que vois-tu, Amos ? Et je dis : Un plomb. Et le Seigneur dit : Voici, je place un plomb au milieu de mon peuple Israël ; je ne passerai plus par-dessus lui. Et les hauts lieux d’Isaac seront désolés, et les sanctuaires d’Israël seront dévastés, et je me lèverai avec l’épée contre la maison de Jéroboam.

Alors Amatsia, sacrificateur de Béthel, envoya à Jéroboam, roi d’Israël, disant : Amos a conspiré contre toi au milieu de la maison d’Israël ; le pays ne peut pas supporter toutes ses paroles. Car ainsi dit Amos : Jéroboam mourra par l’épée, et Israël sera certainement transporté de dessus sa terre. Et Amatsia dit à Amos : Voyant, va-t’en ; fuis au pays de Juda, et mange là du pain, et prophétise là, mais ne prophétise plus à Béthel, car c’est le sanctuaire du roi et la maison du royaume.

Et Amos répondit et dit à Amatsia : Je n’étais pas prophète, et je n’étais pas fils de prophète ; mais je gardais le bétail, et je cueillais le fruit des sycomores ; et l’Éternel me prit quand je suivais le menu bétail, et l’Éternel me dit : Va, prophétise à mon peuple Israël. Et maintenant, écoute la parole de l’Éternel : Tu me dis : Ne prophétise pas contre Israël, et ne profère pas des paroles contre la maison d’Isaac. C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Ta femme se prostituera dans la ville, et tes fils et tes filles tomberont par l’épée, et ta terre sera partagée au cordeau, et tu mourras dans une terre impure, et Israël sera certainement transporté de dessus sa terre.


Au chapitre 3, 7, l’Éternel avait promis de ne rien faire sans d’abord révéler Son secret à Ses serviteurs les prophètes. Il informe donc Amos de Ses intentions, et à cette marque de confiance, le prophète répond, comme Abraham autrefois (Gen. 18, 17, 23), par l’intercession persévérante. Il parle avec la liberté de celui qui connaît intimement son Dieu : Ton châtiment n’est-il pas trop sévère ? N’oublie pas que Jacob est petit (Dieu Lui-même l’appelle un vermisseau, en És. 41, 14). Juste le contraire de la vanterie du pauvre peuple, qui prétendait : « Avec notre force, ne nous sommes-nous pas acquis de la puissance ? » (chap. 6, 13). — Eh bien, c’est après avoir plaidé pour son peuple de façon si touchante, qu’Amos est traité de conspirateur par un des chefs religieux ! Combien il ressemble à Jésus, que les sacrificateurs accusaient devant Pilate : « Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation… » (Luc 23, 2). — Loin de s’irriter ou de revendiquer l’honneur dû à un prophète, Amos reconnaît volontiers son humble origine. Son autorité ne procède ni de sa naissance, ni de son éducation, mais exclusivement d’un appel divin (comp. Gal. 1, 1). Puis il déclare au sacrificateur impie ce qui l’attend, de la part de l’Éternel.