Année 5, 15 juin

Abdias 1-11

La vision d’Abdias. — Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel, touchant Édom. Nous avons entendu une rumeur de par l’Éternel, et un ambassadeur a été envoyé parmi les nations : Levez-vous ! et levons-nous contre lui pour la guerre. Voici, je t’ai fait petit parmi les nations ; tu es fort méprisé. L’arrogance de ton cœur t’a séduit, toi qui demeures dans les creux du rocher, ta haute habitation ; [toi] qui dis dans ton cœur : Qui me fera descendre par terre ? Si tu t’élèves comme l’aigle, et que parmi les étoiles tu mettes ton nid, je te ferai descendre de là, dit l’Éternel. Si des voleurs, si des pillards de nuit venaient chez toi (comme tu es ruiné !) voleraient-ils plus que ce qui leur suffit ? Si des vendangeurs venaient chez toi, ne laisseraient-ils pas des grappillages ? Comme Ésaü est fouillé ! comme ses choses cachées sont mises à découvert !

Tous tes alliés t’ont poussé à la frontière ; ceux qui étaient en paix avec toi t’ont trompé, ils ont prévalu contre toi ; [ceux qui mangeaient] ton pain ont mis un piège sous toi. Il n’y a pas d’intelligence en lui ! N’est-ce pas en ce jour-là, dit l’Éternel, que je détruirai du milieu d’Édom les sages, et de la montagne d’Ésaü, l’intelligence ? Et tes hommes forts, ô Théman, seront terrifiés, afin que chacun soit retranché de la montagne d’Ésaü par le carnage. À cause de la violence [faite] à ton frère Jacob, la honte te couvrira, et tu seras retranché pour toujours. Au jour où tu te tins vis-à-vis, au jour où des étrangers emportaient ses richesses, et où des forains entraient dans ses portes et jetaient le sort sur Jérusalem, toi aussi tu étais comme l’un d’eux.


La courte prophétie d’Abdias est tout entière consacrée à Édom. Ce peuple était l’adversaire le plus acharné d’Israël, tout en étant son plus proche parent. Ne descendait-il pas d’Ésaü, frère jumeau de Jacob ? Or ce lien de parenté aurait dû parler à la conscience d’Édom. L’Éternel le lui rappelle : c’est à son frère qu’il a fait violence (10). — Dans son repaire rocheux de la montagne de Séhir, Édom vivait de brigandage. Se croyant à l’abri de toutes représailles, rien n’égalait son arrogance. « Je te ferai descendre de là, dit l’Éternel » (4). Tôt ou tard, l’orgueil humain se heurte à un veto du Tout-puissant, dans un effondrement spectaculaire (2 Cor. 10, 4, 5). Brutal réveil de ce vieux rêve de tout temps caressé par l’homme : atteindre jusqu’au ciel (Babel : Gen. 11, 4), et ainsi se faire égal à Dieu (Phil. 2, 6). Sous sa forme moderne, ce sont ses efforts colossaux pour explorer le cosmos, et « faire son nid parmi les étoiles ». « Je te ferai descendre de là », répond le Seigneur. — Chers amis, ne nous laissons pas éblouir par la grandeur humaine, ni par les succès de la science et de la technique. N’oublions pas que ce monde est jugé, et que Dieu lui demandera compte de la place qu’il a donnée, sur la croix, au Seigneur Jésus.