Année 5, 16 juin

Abdias 12-21

Mais tu n’aurais pas dû regarder le jour de ton frère, le jour de son désastre ; et tu n’aurais pas dû te réjouir au sujet des fils de Juda, au jour de leur destruction, et tu n’aurais pas dû ouvrir ta bouche toute grande au jour de la détresse. Tu n’aurais pas dû entrer dans la porte de mon peuple, au jour de leur calamité ; ni regarder, toi non plus, sa misère, au jour de sa calamité ; et tu n’aurais pas dû porter [la main] sur ses richesses au jour de sa calamité ; et tu n’aurais pas dû te tenir au carrefour pour exterminer ses réchappés, et tu n’aurais pas dû livrer ceux des siens qui étaient demeurés de reste au jour de la détresse.

Car le jour de l’Éternel est proche, contre toutes les nations : comme tu as fait, il te sera fait ; ta récompense retombera sur ta tête. Car, comme vous avez bu sur ma montagne sainte, toutes les nations boiront continuellement ; et elles boiront, et elles avaleront, et elles seront comme si elles n’avaient pas été. Et sur la montagne de Sion il y aura délivrance ; et elle sera sainte, et la maison de Jacob possédera ses possessions. Et la maison de Jacob sera un feu, et la maison de Joseph, une flamme ; et la maison d’Ésaü sera du chaume ; et elles y mettront le feu et la dévoreront ; et il n’y aura pas de reste de la maison d’Ésaü, car l’Éternel a parlé. Et ceux du midi posséderont la montagne d’Ésaü, et ceux du pays plat, les Philistins ; et [les fils d’Israël] posséderont la campagne d’Éphraïm et la campagne de Samarie ; et Benjamin [possédera] Galaad. Et les captifs de cette armée des fils d’Israël [posséderont] ce qui appartenait aux Cananéens jusqu’à Sarepta, et les captifs de Jérusalem, qui [avaient été] à Sepharad, posséderont les villes du midi. Et des sauveurs monteront sur la montagne de Sion pour juger la montagne d’Ésaü. Et le royaume sera à l’Éternel.


« Tu n’aurais pas dû… et tu n’aurais pas dû… et tu n’aurais pas dû… ». Par sept fois, la voix du Juge divin formule des accusations de plus en plus graves. Il ne s’agit d’abord que de regards coupables, d’une joie mauvaise, assouvie par la souffrance et le désastre d’autrui. Les mêmes regards éhontés, cyniques, se sont posés sur Jésus crucifié. « Ils me contemplent, ils me regardent » (Ps. 22, 17). Mais la malice d’Édom (et celle des ennemis de Jésus) s’est aussi traduite en paroles et en actes. « Ils ouvrent la bouche, ils hochent la tête » (Ps. 22, 7 ; comp. fin du 12). Y a-t-il pire lâcheté que d’insulter quelqu’un qui est dans le malheur ? Poussé par ses instincts pillards, Édom avait également profité de la calamité d’Israël, pour faire main basse sur ses richesses ; il avait impitoyablement exterminé ses réchappés… Tous ces crimes ne resteront pas impunis. Le jour de l’Éternel amènera une définitive et complète revanche de « la montagne de Sion » sur « la montagne d’Ésaü ». Alors qu’un résidu des autres nations vivra heureux sous le sceptre du Messie, Édom sera effacé de la carte du règne millénaire. Disparition solennelle de cette race d’Ésaü, qui jadis avait méprisé la bénédiction.