Année 5, 3 juillet

Habakuk 3, 1-19

* Prière de Habakuk, le prophète. Sur Shiguionoth.

Ô Éternel, j’ai entendu ce que tu as déclaré, [et] j’ai eu peur. Éternel, ravive ton œuvre au milieu des années ; au milieu des années, fais-la connaître. Dans la colère, souviens-toi de la miséricorde !

+Dieu vint de Théman, et le Saint, de la montagne de Paran. Sélah.

Sa magnificence couvre les cieux, et sa louange remplit la terre ;

Et sa splendeur était comme la lumière : des rayons lui jaillissaient de la main ; et là se cachait sa force.

La peste marchait devant lui, et une flamme ardente sortait sous ses pas.

Il se tint là et mesura la terre, il regarda et mit en déroute les nations ;

Et les montagnes antiques furent brisées en éclats, les collines éternelles s’affaissèrent. Ses voies sont éternelles.

* Je vis les tentes de Cushan dans l’affliction ; les tentures du pays de Madian tremblèrent.

Est-ce contre les rivières que s’irrita l’Éternel ? ou contre les rivières que fut ta colère ? contre la mer, ta fureur, que tu fusses monté sur tes chevaux, [sur] tes chars de salut ?

Ton arc était mis à nu,… les verges [de jugement] jurées par [ta] parole. Sélah. Tu fendis la terre par des rivières.

Les montagnes te virent, elles tremblèrent ; des torrents d’eau passèrent, l’abîme fit retentir sa voix ; il leva ses mains en haut.

Le soleil, la lune, s’arrêtèrent dans leur demeure à la lumière de tes flèches qui volaient, à la splendeur de l’éclair de ta lance.

Tu parcourus le pays avec indignation, tu foulas les nations avec colère.

Tu sortis pour le salut de ton peuple, pour le salut de ton oint ; tu brisas le faîte de la maison du méchant, mettant à nu les fondements jusqu’au cou. Sélah.

Tu transperças de ses propres traits la tête de ses chefs : ils arrivaient comme un tourbillon pour me disperser, leur joie était comme de dévorer l’affligé en secret.

Tu traversas la mer avec tes chevaux, l’amas de grandes eaux.

* J’entendis, et mes entrailles tremblèrent ; à la voix [que j’ouïs] mes lèvres frémirent, la pourriture entra dans mes os, et je tremblai sous moi-même, pour que j’eusse du repos au jour de la détresse, quand montera contre le peuple celui qui l’assaillira.

* Car le figuier ne fleurira pas, et il n’y aura point de produit dans les vignes ; le travail de l’olivier mentira, et les campagnes ne produiront pas de nourriture ; les brebis manqueront dans le parc, et il n’y aura pas de bœufs dans les étables ;

Mais moi, je me réjouirai en l’Éternel, je m’égayerai dans le Dieu de mon salut.

L’Éternel, le Seigneur, est ma force ; il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et il me fera marcher sur mes lieux élevés. Au chef de musique. Sur Neguinoth.


L’Éternel a imposé silence aux voix de la terre (chap. 2, 20), mais le fidèle peut faire monter sa prière devant Lui. Il déclare ce qu’il a vu (v. 3, 7…), ce qu’il a entendu (v. 2, 16). La vision des ennemis chaldéens s’est effacée. À sa place, le prophète contemple la majesté du Dieu vengeur. Accompagné de signes effrayants, ce Dieu s’avance pour juger les nations et sauver Son peuple (v. 12, 13). Devant cette apparition solennelle, quels sont les sentiments du prophète ? D’abord la peur ; il ne s’en cache pas. Mais il sait qu’il peut faire appel à la miséricorde de l’Éternel, même dans Sa juste colère (v. 2 ; Ps. 78, 38). Dieu entend toujours les S.O.S. de l’âme. Puis vient la joie (v. 18) ! Bien que les bénédictions matérielles fassent défaut (v. 17), l’homme de Dieu peut se réjouir, parce que ce n’est pas dans les circonstances qu’il trouve cette joie, c’est dans le Dieu de son salut (comp. Phil. 4, 4). « Le Seigneur est ma force ;… Il me fera marcher sur mes lieux élevés » (v. 19 ; Ps. 18, 32, 33). Que le Seigneur nous accorde l’énergie spirituelle pour gravir ces lieux élevés, d’où la foi domine le monde ! Proche est le jugement de celui-ci, et puisque notre temps ressemble à celui d’Habakuk, puissions-nous, pour notre part, ressembler à cet homme de Dieu !