Année 5, 13 octobre

Hébreux 7, 1-17

Car ce Melchisédec, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-haut, qui alla au-devant d’Abraham lorsqu’il revenait de la défaite des rois, et qui le bénit, auquel aussi Abraham donna pour part la dîme de tout, premièrement, étant interprété, roi de justice, et puis aussi roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix ; sans père, sans mère, sans généalogie, n’ayant ni commencement de jours, ni fin de vie, mais assimilé au Fils de Dieu, demeure sacrificateur à perpétuité. Mais considérez combien grand était celui à qui même Abraham donna une dîme du butin, lui le patriarche. Et ceux d’entre les fils de Lévi qui reçoivent la sacrificature ont bien un commandement de dîmer le peuple selon la loi, c’est-à-dire leurs frères, bien qu’ils soient sortis des reins d’Abraham ; mais celui qui ne tire pas généalogiquement son origine d’eux, a dîmé Abraham et a béni celui qui avait les promesses. Or, sans contredit, le moindre est béni par celui qui est plus excellent. Et ici, des hommes qui meurent reçoivent des dîmes ; mais là, celui de qui il est rendu témoignage qu’il vit ; et, pour ainsi dire, Lévi même, qui reçoit des dîmes, a été dîmé en Abraham, car il était encore dans les reins de son père quand Melchisédec alla au-devant de lui.

Si donc la perfection était par la sacrificature lévitique (car c’est en relation avec elle que le peuple a reçu sa loi,) quel besoin était-il encore qu’un autre sacrificateur se levât selon l’ordre de Melchisédec et qui ne fût pas nommé selon l’ordre d’Aaron ? Car la sacrificature étant changée, il y a aussi par nécessité un changement de loi. Car celui à l’égard duquel ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont personne n’a été attaché à l’autel ; car il est évident que notre Seigneur a surgi de Juda, tribu à l’égard de laquelle Moïse n’a rien dit concernant des sacrificateurs. Et cela est encore bien plus évident, si, à la ressemblance de Melchisédec, un autre sacrificateur se lève, qui n’a pas été établi selon la loi d’un commandement charnel, mais selon la puissance d’une vie impérissable. Car [ce] témoignage [lui] est rendu : « Tu es sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédec ».


L’auteur de l’épître avait beaucoup de choses à dire au sujet de Melchisédec (chap. 5, 10, 11). Ce mystérieux personnage traverse l’histoire d’Abraham (Gen. 14), agissant comme médiateur, bénissant Abraham de la part du Dieu Très-haut, puis bénissant ce Dieu Très-haut au nom du patriarche. Par contre, tout ce qui concerne sa personne et ses origines est laissé dans l’ombre. Et nous comprenons pourquoi. Ce qui intéresse l’Esprit de Dieu, ce n’est pas l’homme ici, mais son office. Roi et sacrificateur, Melchisédec est un « type » du Seigneur Jésus quand Il régnera en justice et sera sacrificateur sur Son trône [Zach. 6, 13]. La sacrificature selon l’ordre de Melchisédec est en tous points supérieure à celle d’Aaron. Premièrement, son titulaire est plus excellent qu’Abraham, puisque ce patriarche a donné la dîme à Melchisédec et a été béni par lui. Deuxièmement, antérieure à l’histoire d’Israël, elle ne s’exerce pas seulement au bénéfice de ce peuple, mais de tout croyant. Troisièmement, elle est enfin intransmissible, puisque celui qui en a la charge est toujours vivant (Rom. 8, 34). — Beaucoup de personnes, dans la chrétienté, croient nécessaire de recourir à des intermédiaires, prêtres ou « saints ». Cette épître leur apprend que Dieu nous a donné un seul souverain Sacrificateur, parfait et suffisant pour l’éternité (chap. 10, 21, 22).