Année 5, 20 octobre

Hébreux 10, 32-39 ; 11, 1-7

Mais rappelez dans votre mémoire les jours précédents, dans lesquels, ayant été éclairés, vous avez enduré un grand combat de souffrances, soit en ce que vous avez été offerts en spectacle par des opprobres et des afflictions, soit en ce que vous vous êtes associés à ceux qui ont été ainsi traités. Car vous avez montré de la sympathie pour les prisonniers et vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez pour vous-mêmes des biens meilleurs et permanents. Ne rejetez donc pas loin votre confiance qui a une grande récompense. Car vous avez besoin de patience, afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez les choses promises. Car encore très peu de temps, « et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas. Or le juste vivra de foi ; et : Si [quelqu’un] se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui ». Mais pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour la perdition, mais de ceux qui croient pour la conservation de l’âme.

Or la foi est l’assurance des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas. Car c’est par elle que les anciens ont reçu témoignage. Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n’a pas été fait de choses qui paraissent. Par la foi, Abel offrit à Dieu un plus excellent sacrifice que Caïn, et par ce sacrifice il a reçu le témoignage d’être juste, Dieu rendant témoignage à ses dons ; et par lui, étant mort, il parle encore. Par la foi, Énoch fut enlevé pour qu’il ne vît pas la mort ; et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l’avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu. Or, sans la foi il est impossible de lui plaire ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que [Dieu] est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le recherchent. Par la foi, Noé, étant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison ; et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi.


Les chrétiens hébreux avaient accepté, et accepté avec joie, l’enlèvement de leurs biens terrestres (comp. Matt. 5, 12). Quel était leur secret ? La foi, qui s’appropriait des biens meilleurs et hors de la portée des persécuteurs. Mais la foi n’est pas nécessaire seulement dans les mauvais jours, ni lors de la conversion. Elle est le principe vivant et vital du juste. Elle rend présent l’avenir et visible l’invisible. Celui qui ne la possède pas ne peut persévérer. Il se retire, et Dieu ne prend pas plaisir en lui (v. 38 ; 4, 2 ; 1 Cor. 10, 5). Sans la foi, répète le chapitre 11, 6, il est impossible de Lui plaire. Mais maintenant, Dieu va nous présenter quelques-uns de ceux en qui Il trouve Son plaisir (Ps. 16, 3). Au chapitre 11, les différents aspects de la vie de la foi sont illustrés par des témoins de l’Ancien Testament. En Abel, nous voyons cette foi s’approprier la rédemption par l’offrande d’un sacrifice agréable à Dieu. En Énoch, elle marche vers son but céleste. En Noé, elle condamne le monde et prêche la justice divine. Ainsi, la foi caractérise toute la vie chrétienne. Et, parvenus aux derniers pas de cette marche de la foi, ce n’est pas le moment de rejeter loin notre confiance. Car encore très peu de temps, et Celui qui vient, viendra (v. 37). Cette désignation suffit. Jésus est « celui qui vient » ; nous sommes « ceux qui l’attendent » (chap. 9, 28).