Année 5, 22 octobre

Hébreux 11, 17-31

Par la foi, Abraham, étant éprouvé, a offert Isaac ; et celui qui avait reçu les promesses offrit son fils unique, à l’égard duquel il avait été dit : « En Isaac te sera appelée [une] semence », — ayant estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts, d’où aussi, en figure, il le reçut. Par la foi, Isaac bénit Jacob et Ésaü à l’égard des choses à venir. Par la foi, Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et adora, [appuyé] sur le bout de son bâton. Par la foi, Joseph, en terminant sa vie, fit mention de la sortie des fils d’Israël et donna un ordre touchant ses os.

Par la foi, Moïse, étant né, fut caché trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi. Par la foi, Moïse, étant devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant plutôt d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, estimant l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte ; car il regardait à la rémunération. Par la foi, il quitta l’Égypte, ne craignant pas la colère du roi, car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible. Par la foi, il a fait la pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touchât pas. Par la foi, ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche, ce que les Égyptiens ayant essayé, ils furent engloutis. Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour sept jours durant. Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’ont pas cru, ayant reçu les espions en paix.


Le sacrifice d’Isaac prouve qu’Abraham croit à la résurrection (comp. Rom. 4, 17) et qu’il aime Dieu plus que son fils unique. La longue histoire de Jacob est racontée par son bâton, tour à tour instrument du berger, soutien du pèlerin, du boiteux, et finalement de l’adorateur (v. 21). D’Isaac, on pourrait penser que son discernement a été bien tardif, et de Joseph, qu’il y aurait eu autre chose à rappeler que cette simple recommandation touchant ses os. Mais chacun de ces patriarches proclame, à sa manière, sa sûre attente des choses à venir. Moïse refuse…, choisit…, estime…, parce qu’il regarde à la rémunération (voir chap. 10, 35). Il quitte…, ne craint pas…, tient ferme…, parce qu’il voit Celui qui est invisible. — La foi est la seule pierre de touche qui permette d’apprécier la vraie valeur et la durée relative de toute chose. Mais elle est en même temps l’énergie intérieure qui rend capable de triompher, tant des obstacles — la colère du roi, la mer Rouge, Jéricho — que des  convoitises : les délices du péché ou les richesses de l’Égypte. Oui, la foi est énergique et hardie. Et si l’exemple de Moïse nous paraît trop élevé, soyons encouragés par celui de Rahab. Quelles que soient nos circonstances, Dieu attend un fruit visible de notre foi.