Année 5, 29 octobre

Jacques 1, 13-27

Que nul, quand il est tenté, ne dise : Je suis tenté par Dieu ; — car Dieu ne peut être tenté par le mal, et lui ne tente personne. Mais chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise ; puis la convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort.

Ne vous égarez pas, mes frères bien-aimés : tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ou d’ombre de changement. De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures.

Ainsi, mes frères bien-aimés, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère ; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. C’est pourquoi, rejetant toute saleté et tout débordement de malice, recevez avec douceur la parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes. Mais mettez la parole en pratique, et ne l’écoutez pas seulement, vous séduisant vous-mêmes. Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui considère sa face naturelle dans un miroir ; car il s’est considéré lui-même et s’en est allé, et aussitôt il a oublié quel il était. Mais celui qui aura regardé de près dans la loi parfaite, celle de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais un faiseur d’œuvre, celui-là sera bienheureux dans son faire. Si quelqu’un pense être religieux et qu’il ne tienne pas sa langue en bride, mais séduise son cœur, le service religieux de cet homme est vain. Le service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père, est celui-ci : de visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, de se conserver pur du monde.


Dans les versets 2, 12, le mot tentation signifie l’épreuve qui vient du dehors. Dieu nous la dispense pour notre bien, et finalement notre joie. Au verset 13, être tenté a un sens différent : il suppose le mal. On est amorcé intérieurement par ses convoitises. De cela, comment Dieu serait-Il la cause ? Rien de ténébreux ne peut descendre du « Père des lumières » (comp. 1 Jean 1, 5). Celui qui nous a envoyé Son propre Fils nous donne avec Lui « tout don parfait » (Rom. 8, 32). La source du mal est en nous : mauvaises pensées, dont les filles s’appelleront mauvaises paroles et mauvaises actions. Mais il ne suffit pas d’en être conscient. Nous risquons de ressembler à quelqu’un qui constaterait sa malpropreté dans un miroir, et n’irait pas ensuite se laver. La Parole de Dieu est ce miroir. Elle montre à l’homme ce qu’il est ; elle lui apprend à faire le bien (chap. 4, 17), elle ne peut le faire à sa place. — En quoi consiste le seul « service religieux » reconnu par Dieu le Père ? Pas dans les vaines cérémonies que les hommes appellent « la religion ». Il découle de la double position dans laquelle le Seigneur a laissé les siens : dans le monde, et c’est le dévouement de l’amour. Pas du monde, c’est donc pour nous en conserver purs (v. 27 ; Jean 17, 11, 14, 16).