Année 5, 30 octobre

Jacques 2, 1-13

Mes frères, n’ayez pas la foi de notre seigneur Jésus Christ, [seigneur] de gloire, en faisant acception de personnes. Car s’il entre dans votre synagogue un homme portant une bague d’or, en vêtements éclatants, et qu’il entre aussi un pauvre en vêtements sales, et que vous regardiez vers celui qui porte les vêtements éclatants, et que vous disiez : Toi, assieds-toi ici à ton aise ; et que vous disiez au pauvre : Toi, tiens-toi là debout ; ou : Assieds-toi ici au bas de mon marchepied ; n’avez-vous pas fait une distinction en vous-mêmes, et n’êtes-vous pas devenus des juges ayant de mauvaises pensées ? Écoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres quant au monde, riches en foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? Mais vous, vous avez méprisé le pauvre. Les riches ne vous oppriment-ils pas, et ne sont-ce pas eux qui vous tirent devant les tribunaux ? Ne sont-ce pas eux qui blasphèment le beau nom qui a été invoqué sur vous ? Si en effet vous accomplissez la loi royale, selon l’écriture : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », vous faites bien ; mais si vous faites acception de personnes, vous commettez le péché, et vous êtes convaincus par la loi comme transgresseurs. Car quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point, est coupable sur tous. Car celui qui a dit : « Tu ne commettras pas adultère », a dit aussi : « Tu ne tueras pas ». Or si tu ne commets pas adultère, mais que tu tues, tu es devenu transgresseur de [la] loi. Ainsi parlez, et ainsi agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté ; car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas usé de miséricorde. La miséricorde se glorifie vis-à-vis du jugement.


Nous sommes influencés, plus que nous ne pensons, par la fausse échelle des valeurs dont le monde fait usage, telles que la fortune, le rang social… Même un Samuel avait besoin de l’apprendre : « l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16, 7 fin). Et savez-vous jusqu’où « l’acception de personnes » a conduit le monde ? Jusqu’à mépriser et rejeter le Fils de Dieu, parce qu’Il était venu comme un pauvre ici-bas (2 Cor. 8, 9). Aujourd’hui encore, le beau nom de Christ invoqué sur les chrétiens reste l’objet de moqueries et de blasphèmes. Eh bien, ceux qui le portent, ces pauvres que le monde méprise, sont désignés par le Seigneur comme les héritiers du royaume (v. 5 ; Matt. 5, 3). À eux s’impose donc « la loi royale », c’est-à-dire celle du roi (v. 8). Or manquer au commandement d’amour, c’est transgresser toute la loi, de même qu’il suffit, pour briser une chaîne, de la rupture d’un seul anneau. De sorte que nous étions tous coupables, convaincus de péché. Mais Dieu a trouvé une gloire plus grande dans la miséricorde que dans le jugement. Cette miséricorde nous place désormais sous une « loi » bien différente : celle de la liberté. Liberté d’une nouvelle nature, qui trouve son plaisir dans l’obéissance à Dieu (1 Pier. 2, 16).